(libre) flash tattoo

Arlo se promenait dans les rues de Bristol comme s'il visitait son royaume. Oh bien sûr que oui, Bristol était son royaume. Il avait un pouvoir sur cette ville. Un pouvoir de terreur. Déjà rien qu'avec le môme qu'il avait kidnappé. Et le reste qu'il avait prévu. Son idiot de grande soeur pensait qu'il était comme leur père, froid et assassin. Elle n'avait pas tort. Il avait tué quelques conquêtes, juste parce qu'elles n'étaient pas intéressante. Encore mieux, il avait dressé un plan pour se venger d'Hellias. La vengeance est un plat qui se mange froid et ça tombait bien, Arlo adorait les glaces.

Il n'avait peur de rien Enfin à ses yeux. Il avait peur de finir enfermé. C'était tout. Remarque il serait peut être avec son paternel. Vers l'homme qu'il admirait le plus. Il lui devait tout. Ses bonnes notes en sciences et surtout et tp de biologie. Son goût pour la dissection. Sa soif de connaissance de l'être humain, quitte à les ouvrir en deux.

Et pourtant devant les autres, Arlo avait l'air d'un ange. Un gamin de 23 ans un peu paumé, sans emploi mais avec de l'argent à foison. Un de ces types qu'on aimerait bien fréquenter. S'ils savaient. Soudain, il passa devant une devanture qui proposait des tatouages. Et il se voyait bien en avoir un. Un de plus. Une rose mordue par un serpent. Un symbole fort pour lui. La pureté souillée par le vice. Lui en somme.

Louis n'avait pas bougé pendant dix minutes. Assis sur son fauteuil, les bras le long des accoudoirs, son regard s'était perdu sur le sol. Dans sa tête, les idées fourmillaient. Il ne s'arrêtait jamais de penser, d'imaginer et de créer. Il n'y avait pas un moment dans la journée où il ne pensait à rien. Il y avait toujours quelque chose qui méritait une certaine réflexion. Et les idées fusaient dans tous les sens. Même si elles étaient nombreuses, elles ne sortaient jamais de sa tête. Louis gardait tout pour lui, puisqu'il n'aimait pas parler d'art et encore moins du sien. C'était bien trop personnel pour être partagé, d'après lui. L'art ça se ressent, ça s'explique pas comme un raisonnement scientifique. L'art, tu lui trouves le sens que tu veux, et si ça te va, c'est parfait.

En général, ce qui le sortait de ce genre de discussion avec lui-même, c'était la brûlure sur ses lèvres ou sur ses doigts, puisqu'il ne prenait même pas la peine de voir où en était sa cigarette ou son joint. C'était cette sensation qui le ramenait à la réalité. Mais là, c'était une silhouette devant la porte du salon. Un jeune homme, d'à peu près son âge. Louis fronça les sourcils et fixa l'inconnu. Il y avait quelque chose dans son regard, quelque chose qu'il n'arrivait pas à cerner. Il sentit son corps s'immobiliser complètement, pendant deux, trois secondes. Louis secoua sa tête rapidement et esquissa un petit sourire. Ces bugs étaient de plus en plus fréquents, sûrement à cause de la fumette. Il leva alors sa main et l'invita à rentrer. Ce devait encore être un de ces petits jeunes qui n'osaient pas sauter le pas. Mais peu importe qui il tatouait, Louis aimait plus que tout son métier et il avait hâte de découvrir son invité du jour..

Arlo regardait son téléphone, toutes les minutes. Il n'avait toujours pas de confirmation de paiement de la rançon qu'il avait demandé à la famille d'Harvey. Il leur laissait encore une semaine et après, il n'aurait pas le choix. Arlo serait obligé de faire comme son père. Disséquer ce gosse et envoyer les bouts à la famille. Surtout qu'il avait un autre plan en tête. Détruire Hellias. Détruire le brun qui le suivait partout et tous ceux qui s'approchaient d'un peu trop près le blond. Et cette idée il allait la faire. Maintenant. Enfin, après le tatouage qu'il allait se faire faire. Il prit une seconde le temps de décider. Puis il rentra dans le salon. Il fixa le tatoueur avec un air doux, limite innocent. C'était ça le plus drôle. Jouer un rôle. Même si la rage coulait dans ses veines. Même si... Même s'il se comparait à Voldemort. Il était comme lui, cruel et sans pitié. Sans aucune état d'âme. Son père lui avait appris à être comme ça. "Il ne faut jamais faire confiance aux gens, Arlo" disait le vieux. "Sinon ils vont te bouffer tout cru...". Le petit Arlo avait frissonné et il avait décidé de ne faire confiance à personne, depuis. Même pas à sa propre famille.

Arlo racla sa gorge pour faire acte de présence. D'une voix douce, calme et posée, il lança:

"Bonjour, je voudrais un tatouage s'il vous plaît..."

Jouer les gentils le rendait con. Bien sûr qu'il voulait un tatouage. Il était pas venu acheter des yaourts.Il pensa au blondinet qui irait bientôt rejoindre Harvey. Un gamin plutôt mignon mais qui traînait avec le brun. Et il voulait lui donner un avertissement sans passer par ce petit con d'Hellias. Un sourire amusé et froid s'afficha sur son visage. Le tatoueur pourrait croire qu'il tentait de rire de sa phrase con. S'il savait.