time for revenge (arthur)

Il était temps. Temps de montrer à ce petit crétin d'Hellias qu'il ne fallait pas jouer avec lui. Il était temps aussi de récupérer ce petit morveux qui lui avait échappé. Il avait tué un autre gamin à cause de lui mais c'était drôle. Oh oui, Arlo avait adoré ça. Et il comptait remettre ça. Dans sa vieille voiture noire, il passait pour quelqu'un de normal.Quelqu'un qui allait récupérer son petit frère au lycée. Il avait tout prévu. Dans les moindres détails et cette fois ci il ne se laisserait pas berner. Un sourire s'afficha sur son visage. Il le voulait ce gamin. Il allait le faire souffrir. Et il rirait. Arlo serait heureux de faire souffrir un gamin.

Le voilà arrivé au lycée. Les cours n'allaient pas tarder à finir. Cachés derrière des lunettes de soleil noires, les yeux d'Arlo étaient plein de haine et plein d'excitations à la fois. Il adorait ce moment. Attendre. Soudain, une foule de lycéens sortit du bâtiment. Arlo repéra rapidement le blond. Il attendit qu'il soit seul et il l'attrapa violemment par le bras. Il l'entraîna vers sa voiture, non sans le fouiller. Il trouva ce qu'il cherchait. Son téléphone portable. Il l'éteignit et le balança dans une poubelle. Une bonne chose de faite. Avec un sourire, il l'entraîna dans sa voiture. Et il le fit monter à l'avant.

Il regarda les alentours puis il verrouilla toutes les portières. Il ne pourrait pas lui échapper. Sa main partit pour frapper sa joue. Sa vengeance allait commencer. Il roula en direction de la sortie de la ville sans dire un mot. Il voulait sentir sa peur. Quand il fut satisfait, il dit enfin:

"Tu m'échapperas pas cette fois ci!Et crois-moi tu vas le payer..."

@Arlo Christiansen

Il ne s'était pas remis de ce qui s'était passé avec le fou furieux, l'assassin... Arlo. Cela ne faisait pas assez longtemps. Cela ne l'avait pas plus rassuré de discuter avec Hellias. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il allait s'en occuper... mais quand ? Il avait fallu continuer à vivre. A avancer. Même s'il revoyait l'adolescent chaque fois qu'il fermait les yeux, la lame, les yeux fous, et le souffle que son esprit brumeux ajoutait, celui qu'il avait senti, mêlé à son rire. Ou bien encore l'obscurité et le bruit de pas qui le poursuivent. Il y avait un nouveau monstre dans sa vie, et Arthur limitait au maximum ses déplacements. Aussi, lorsqu'il sortit du lycée, prit-il immédiatement la direction de l'arrêt de bus. Aucun détour aujourd'hui. Aucune flânerie non plus.

Il aurait peut-être dû, car brusquement il fut là, ses doigts s'agrippant à son bras, les lunettes de soleil grignotant un visage qu'il avait pourtant parfaitement mémorisé. Il savait qu'il était armé, il se doutait également que malgré les êtres non loin, il n'aurait pas le temps de couiner qu'il l'aurait fait taire. Son palpitant se fracassait dans sa cage thoracique, étouffant sa gorge à travers une boule chimérique, tandis qu'il le fouillait pour finalement lui dérober son portable dont il se débarrassa. Il regretta à cette seconde de ne pas être plus riche, de ne pas être du genre à avoir plusieurs portables sur lui. Non, à la place, le sien venait d'atterrir dans la poubelle, alors qu'il était contraint d'entrer dans une vieille voiture noire. Dans laquelle il fut bientôt prisonnier. Ses doigts s'activèrent pourtant sur les portières, mais fallait croire qu'il y avait une sécurité ou une connerie du genre, parce que rien ne ressembla à une sortie ou une échappatoire.

A l'inverse, sa main vint percuter sa joue, comme s'il était coupable de quelque chose, qu'il avait fait une connerie et qu'on le punissait pour ça. Il se recroquevilla légèrement sur le siège passager, la respiration difficile, l'une de ses mains crispée sur la poignée scellée. Arlo démarra, quittant le stationnement, l'emmenant sans doute là où il l'avait déjà voulu une première fois. Il crierait à la première occasion, qu'il se disait. Il fallait faire quelque chose, mais quoi ? A la place, il restait silencieux, tentant de réfléchir à une solution. Les mots du croquemitaine ne le rassurèrent pas, il n'avait pas attendu longtemps, et il avait pris un risque pour y parvenir. Mais plus encore, il affirmait qu'il allait le payer.

« Arlo ? » souffla-t-il d'une voix presque éteinte, tremblant de cette crainte qui lacérait ses entrailles, rampait dans chacune de ses veines. « Je suis désolé. J'ai eu peur... Je voulais pas t'énerver. » murmurait-il presque.

Et s'il mentait comme un arracheur de dents talentueux sur ses excuses, il ne faisait que dire la vérité en ce qui concernait la suite. Même s'il espérait encore cette seconde qui lui permettrait de fuir à nouveau, de lui échapper, à lui et à sa folie. Il aurait dû acheter quelque chose pour se défendre, il aurait dû écouter Hellias.

« Je serai sage... » balbutia-t-il encore.

Le blond avait dit son nom. Ce qui lui donnait raison sur une chose, il ne s'était pas trompé de cible. Il enleva ses lunettes de soleil pour montrer au gamin, son regard de fou furieux. Oh il avait des miliers d'idées maintenant. Harvey, il l'avait juste enlevé et il l'avait laissé chez lui sans rien faire, sans le torturer. Avec celui-là, ça serait différent. Hellias allait payer le prix fort et il aurait la mort de ce môme sur la conscience. Arlo regarda le blond et eut une sourire moqueur à ses excuses. C'était à chaque fois la même chose. Il répliqua sèchement:

"Trêve de bavardages... J'en ai assez... Je t'ai pas enlevé pour jouer les perroquets de compagnie. Comme je te le disais, tu vas le payer pour tes petits copains.. Le seul bruit que j'autoriserais sera tes cris quand j'aurais découpé ton bras alors que tu seras encore vivant..."

Arlo aimait avoir le pouvoir. Il aimait terroriser tout le monde, parce qu'il était comme ça. Il prit un air amusé et reprit:

"Tu sais, t'es vraiment mignon le blondinet... et dire que ça aurait du être ton copain Evan à ta place... Mais l'avoir ça aurait été trop facile... Hellias s'en serait douté... Toi en revanche... tu as moins de chance qu'il comprenne pourquoi je m'en suis pris à toi... Mais à travers toi, je détruis ton copain... Parce qu'avec ce que je vais faire... tout le monde croira que c'est de faute... et il disparaîtra loin d'Hellias...."

Et un fou rire le reprit. Oh oui, il allait détruire la vie de deux gamins de 17 ans et ça l'amusait comme s'il avait eu ce qu'il voulait pour Noël. Arlo continua à rouler et il accéléra. Même s'ils avaient un accident et que le blond mourrait sur le coup, ça le rendrait aussi heureux.  

@Arlo Christiansen

Les lunettes de soleil furent retirées. Et Arthur pu voir ce regard qui parfois revenait le hanter la nuit, lorsqu'il fermait les yeux. Accompagné du sang d'un autre, de hurlement, de... Le sourire moqueur aux lèvres de son bourreau fut tout ce que se permit de fixer Arthur, tandis qu'Arlo reprenait la parole, lui prouvant l'inutilité de ses excuses. Il ferma les yeux cependant sous les mots qui semblèrent s'agripper à sa chair, ses doigts se cramponnant à cette maudite poignée qui devrait pourtant finir par céder si le destin le voulait bien. Il suffisait d'un défaut de fabrication, d'un seul. Il secoua son visage de gauche à droite, refusant d'imaginer tout ça, refusant d'obéir si c'était pour finir si bêtement. Après, qu'est-ce qu'il ferait ? Et puis, il ne s'arrêterait pas à ça, non ?

Il rouvrit les yeux ensuite, subissant sa propre respiration difficile, alors qu'il disait qu'il était mignon, que normalement c'était Evan, que... Sauf que sa théorie ne tenait pas. Hellias savait, il avait fait tout ce qu'il avait pu pour le prévenir, et ça n'avait pas été si compliqué que ça. James lui avait dit qu'Orion savait. Et puis convaincre Orion avait été plus facile qu'il le pensait. Il s'était retrouvé en possession du numéro de téléphone de l'ami peu fréquentable d'Evan en moins de temps qu'il l'avait imaginé, et il lui avait dit. Il lui avait expliqué ce qu'il s'était passé, très grossièrement, mais il avait avoué. Le meurtre, la tentative d'enlèvement, pour s'en prendre à eux. Alors il comprendrait. Et ça Arlo ne le savait pas. Hellias viendrait s'occuper de lui. Hellias... il ne le connaissait même pas ce type avec qui il n'avait fait que parler une fois au téléphone. Mais il ne donnerait pas d'informations à Arlo, il ne lui dirait pas... il ne prendrait pas le risque de ne pas être trouvable.

« Personne croira qu'Evan m'aura fait du mal... » souffla-t-il néanmoins, en serrant son autre main sur le siège, en voyant la voiture accélérer d'autant plus.

Et ce n'était pas la faute d'Evan... non, ça ne l'était pas. Il repensa à ce que lui avait dit Hellias, qu'il lui mentirait pour lui faire du mal, qu'il était fou. Cela se limitait à ça, il était tombé entre les mains d'un... sociopathe ? Il aurait dû prêter plus d'attention à ce bouquin qu'il avait feuilleté à la va-vite, ou regarder plus d'épisodes d'une série genre esprits criminels, ou des livres policiers. Il aurait dû, parce qu'ainsi, il aurait su quels mots il aurait pu utiliser, plutôt que de tâtonner...

« Mais je peux t'aider à l'éloigner de lui... je peux lui parler... »

Il arriva chez lui. Il n'y avait toujours personne. Normal, il habitait dans l'endroit le plus isolé de Bristol. Il sortit de la voiture, traîna le gosse par les cheveux. Il n'avait aucune envie d'être gentil avec lui, malgré son minois de chaton. Il l'entraîna à l'intérieur et le descendit directement à la cave. Il n'allait pas le mettre avec Harvey tout de suite. Il le mit dans la celulle d'à côté qu'il ferma à clé. Il lança d'une voix moqueuse:

"Ce soir tu vas mourir....ce soir, je vais t'arracher les dents une par une, puis je te couperais les bras.... Entendre tes hurlements me donnera envie d'aller encore plus loin... et qui sait tu termineras peut être enterré ou incinéré...."

Et il se mit à rire avant de remonter. Son plan commençait et il était prêt à tout. Même au pire. Les heures passaient, la soirée s'annonçait joyeuse. Il aurait pu commencer maintenant. Mais il allait attendre. Il voulait faire flipper le gamin. D'ailleurs ça en était un jeu. Il prit une scie et il descendit dans la cave. Deux-trois heures s'étaient écoulées. Peut être même plus, il avait du s'assoupir. Il était pas loin de deux heures du matin, et il allait commencer à le faire hurler. Il ouvrir la porte de la cellule sans fenêtre et il lui montra la scie. Le regard amusé. Limite moqueur. Il lança:

"Nous allons pouvoir commencer... J'espère que tu crieras pas trop fort, il y a ton petit camarade à côté qui doit dormir..."   

@Arlo Christiansen

Pas de réponse. Le fou s'était enfoncé dans le silence, et Arthur s'était contenté de regarder par la fenêtre, pour reconnaître le chemin, deviner où il était en train de l'emmener. Il connaissait Bristol, il y était né, aussi cela ne fut pas très difficile. Néanmoins, lorsqu'Arlo arrêta la voiture, il tenta de se renfoncer un peu plus dans son siège, avec un peu de chance, il était assez fou pour l'avoir oublié. Mais les faux espoirs ne sont que cela, faux... et il le tira par les cheveux, le trainant, alors qu'il criait, appelait, mais l'isolement des lieux faisait que personne ne vint, personne ne sembla l'entendre. Il cherchait à résister, mais la douleur était telle qu'il suivait tout de même, un pied après l'autre, déséquilibré par la prise. ils furent bientôt dans la maison, puis dans l'escalier qui menait à une cave... La respiration saccadée, il sentait l'angoisse qui était en train de le tuer, lacérer son âme, humidifier un regard désespéré. Jusqu'à ce qu'il le pousse dans une cellule... une putain de cellule dans une cave dans une maison isolée. Un vrai sociopathe... on se serait cru dans un mauvais film d'horreur, ou peut-être un excellent. Tout dépendait de la suite. Mais il entendit la clé dans la serrure, puis les paroles moqueuses qui lui glacèrent le sang. Il partit ensuite, laissant Arthur seul... Il s'assit au sol, tentant de retrouver une respiration correcte, alors que ses mains s'agrippaient à ses cheveux, que son cœur se fracassait contre sa chair.

« ...réfléchis... » se souffla-t-il à lui-même, murmure incompréhensible. Il s'agrippait à ce qu'Hellias lui avait dit au téléphone, tentant de se souvenir du moindre conseil... le gamin... il fallait que le gamin soit là... il fallait qu'il... son arme ! Il sortit un petit canif de sa chaussette, là où il l'avait coincé, caché. Là où il avait échappé à l'inspection d'Arlo. Même si ce n'était pas avec ça qu'il allait pouvoir prendre le dessus... à moins d'un coup de chance. A la place, après une dernière respiration, il s'approcha de la porte, tentant de crocheter la serrure. Mais si ça a l'air très simple dans les films, dans la réalité, c'est complètement différent. Après de trop longues minutes, il finit par abandonner, donner un coup de pied dans la porte, et aller se recroqueviller à nouveau dans un coin de la pièce. Malgré le temps qui s'égrenait à une lenteur désespérante, il ne parvenait pas à fermer l'oeil, la menace du monstre hantait son esprit. Et puis il réapparut, le sortant de sa léthargie en moins d'une seconde à la vue de la scie qu'il lui montrait. Une... une... Il se redressa brusquement, restant malgré tout contre le mur, tout au fond de la pièce, serrant la lame invisible et trop petite entre ses doigts.

« S'il te plaît... fais pas ça... je jouerai avec toi... j'serai sage, je te promets... je ferai ce que tu veux... s'il te plaît... » supplia-t-il, une larme glissant sur sa joue. « J'ai rien fait... j'ai rien fait... »

Suite à l’appel d’Arlo, Hellias avait traversé la ville à toute vitesse pour tenter d’éviter le pire. Des larmes coulaient le long de ses joues. Il était persuadé que sa victime était Evan. Il n’avait pas su le protéger et il s’en voulait beaucoup intérieurement. Il se détestait. Il aurait pu se faire éclater la cervelle, là, tellement il en avait marre d’être aussi imparfait. Mais non, pas le temps de penser à ça. Il devrait recoller les morceaux avec Evan après cette nuit, si Arlo ne s’en chargerait pas à sa place… Bref, il fallait éviter de penser au pire, cela ne pouvait pas l’aider. A part le faire trembler, le tétaniser, et l’affaiblir, cela n’apportait rien de bon. Arlo n’allait pas s’en tirer comme ça.

Il se gara en trombe, et arriva devant sa porte d’entrée. Il s’introduisit directement à l’intérieur. Il se rendit à la cave, là, où Arlo avait l’habitude de séquestrer ses victimes. Il entendit deux voix, une qui implorait devant celle du psychopathe. Hellias choisit de rester discret, et descendit les marches lentement et doucement. Arlo lui faisait dos et menaçait le jeune homme avec une scie. La nouvelle victime avait un peu près l’âge d’Evan, mais ce n’était pas lui. Un grand soulagement s’insinuait en lui. Mais bon, il était maintenant trop impliqué dans cette situation pour le laisser s’attaquer au brun.
Il somma au brun qui le voyait derrière Arlo de se taire, et sauta sur le psychopathe pour le désarmer. Ils tombèrent au sol tous les deux, avec la scie.

- Prends la scie ! cria-t-il au jeune homme.