old memories and shitty car. (claio)

Ta vieille caisse c'est ta douzième plaie d'Egypte personnelle. Ou peut être onzième, t'es plus très sure de savoir combien y en a de base... Bref, toi et ta voiture, c'est une grande histoire d'amour/haine. T'aimerais tellement t'en débarrasser une bonne fois pour toute, mais voilà, Krystal -de son petit nom en référence à sa couleur bleu délavé - t'en as besoin. Sans elle, tu serais paumée, littéralement, même si t'es une mauvaise conductrice et que parfois, tu t'fais peur toute seule... Et t'en offrir une autre, ça te serait totalement impossible, t'as pas la thunes pour ça. Alors ça fait quelques mois que tu te retrouves régulièrement au garage, parce que Madame a décidé de faire des bruits bizarres, ou de jouer à la guirlande de Noël en te faisant clignoter des trucs de tous les cotés. Tu l'caches pas, t'as aucune foutue idée de comment une voiture ça fonctionne, alors tu fais confiance au mécano qui s'occupe de ton bébé. D'ailleurs en parlant de ce fameux mécano... tu l'vois pas tandis que tu descends de ta bagnole, qui cette fois semble faire du bruit au niveau de l'arrière, enfin tu crois. Tu t'avances donc vers la bâtisse, tentant de faire la sourde oreille aux commentaires dont tu es la proie. Ça te hérisse le poil et ça te démange vraiment de leur rentrer dans le cadre, mais au lieu de ça, tu te contentes de retirer tes lunettes de soleil alors qu'un type crasseux te dis qu'il arrive.

Ça prend pas long, à peine quelques secondes pour qu'il arrive en effet. Mais quelques secondes qui suffisent pour que tu sentes ces gros lourdauds te reluquer de haut en bas. Note personnelle : ne plus revenir en short dans les parages. Tu reconnais ses traits, ces mêmes traits qu'il avait quand il était gamin. Ne s'y sont ajoutés qu'une barbe et des tatouages et franchement si t'étais pas physionomiste, sûrement que tu l'aurais pas remis. Par contre, tu sais pas trop si lui t'as reconnue... faut dire qu'aux dernières nouvelles, il t'ignorait déjà quand vous habitiez encore dans le même quartier. Et ça remonte à longtemps tout ça... Dans tous les cas, tu te poses pas trop de questions, la situation a même plutôt tendance à t'amuser. Et cette fois, t'attends même pas qu'il te pose la question fatidique. De toute façon, vous connaissez la rengaine depuis l'temps ! « Cette fois, elle fait des bruits bizarres, mais tout le temps... j'crois que ça vient de quelque part derrière. » Tu grimaces en jouant avec tes lunettes. Tu t'sens un peu stupide, une situation que t'aimes pas particulièrement. T'aimerais pouvoir lui sortir des trucs comme : "je crois que c'est le carburateur de la pompe de viande qui est désynchronisé", mais bon c'est pas ton domaine. Autant laisser faire l'expert. « Oh ! Salut quand même... » Tu te rattrapes sur le fil, alors que vous vous dirigez vers ton engin de la mort. T'en aurais presque oublié tes bonnes manières ! Et au passage tu l'tutoies, parce que tu l'as toujours fait, que t'as jamais été du genre à te prendre la tête avec les conventions. Et puis il a presque ton âge, ça t'ferait bizarre d'en faire autrement. « Dis-moi que tu peux faire encore des miracles ! » Tu l'supplies presque, te mordant à présent ta lèvre inférieure, les sourcils froncés par l'inquiétude. On dirait presque que c'est ton bébé qui va se faire ausculter !

Une journée de plus dans la crasse du garage, une journée de plus couvert d'huile. Tu as se pantalon trop large normalement agréé de manche que tu as refermé autour de ta taille. Tu n'aimais pas cet uniforme, mais tu étais prit avec tant que tu travaillerais là. Tu regardes tes mains et tu lèves les yeux vers l'horloge. Tu laisses tes mains caresser ton t-shirt pendant que tu fais quelques pas pour contourner ta voiture. Tu refermes le capot en soupirant. Su seulement tu osais passer tes mains contre ton visage. La douche est bien loin, c'est une mauvaises idée. Tu te tournes et fixe le mur en t'appuyant contre sa carcasse. Vivement que le moteur arrive, t'en as marre qu'elle reste au fond du garage. Tu finis par fouiller dans ta poche pour en sortir ton cure-dent. Il s'écrase entre tes dents et tu le fais tourner avec ta langue te perdant dans ta tête. Tu finis par entendre leur voix, ces mecs son vraiment désespérant. Il y avait sûrement une fille canon qui avait besoin d'un coup de main. Tu étais à l'arrière, bien tranquille, mais des pas venant dans ta direction t'indique que tu ne seras pas tranquille bien longtemps. Tu te cales, te recroqueville et sans même que tu ne le vois apparaître. « Hey Clay! Ta meuf est là. » Tu te redresse d'un bon et tu passe nerveusement une main dans tes cheveux. Tu presses le pas pour rejoindre l'avant. Tu les vois avec leurs regards d'affamé. « Les gars, foutez-lui la paix. » Tu en pousse un qui trébuche contre ses outils et tu la rejoins.

Tu la regardes de bas en haut un moment avant de lever les yeux vers sa voiture au loin. Tu pousses un soupire. Tu arrivais au bout des solutions. Tu n'avais plus d'idée. Elle ne t'a même pas donnez le temps de parler. Tu sens bien le découragement dans sa voix et tu pourrais dire que ça t'inquiète un peu. Tu glisses ta main sans réfléchir contre ta nuque, puis elle glisse dans ton cou. Si seulement tu réalisais que tu te mettais de la saleté à chaque mouvement. Tu tords le cure-dent entre tes dents et tu te mords la lèvre inférieur. Puis tu finis par lui faire un sourire quand elle te salut enfin. Tu réussis même à laisser tomber un rire. Puis viens la question du miracle. Tu fais quelques pas quittant le garage. Tu t'approches de cette chère amante et tu passes tes mains crasseuses sur ton visage. « Tu le dis si bien. Ce sera une question de miracles. » Tu t'avances et t'impose à l'arrière de la demoiselle de fer. Tu laisses ta jambe d'acier se glisser sous la carcasse en posant l'autre genoux au sol. Tu glisses ta main sous la voiture pour passer à tâtons. « Je crois que cette fois, je n'ai pas le choix de la garder. » Tu la regarde enfin et tu figes. Tu fronces légèrement les sourcils avant de te redresser difficilement vu ta jambe. Tu frottes tes mains ensemble pour retirer un peu de poussière.

Tu l'observes, avec son cure-dent dans la bouche. T'as remarqué qu'à chaque fois que tu te ramènes ici, il a toujours quelque chose entre les dents. Une petite manie que t'as notifiée bien malgré toi. Faut dire que dès qu'il se penche sur ta voiture, tu peux pas t'empêcher de le détailler. Tu commences à connaître les contours de chacun des tatouages visibles qui recouvrent son corps. Alors quand tu l'vois s'étaler de la graisse sur la nuque et le visage, tu retiens ta respiration, sur le point de le lui faire remarquer. Mais t'abandonnes l'idée, en te disant qu'il doit sûrement avoir l'habitude... Quand il se penche sous ta voiture, tu t'attaques un peu plus furieusement à ta lèvre inférieure, ta jambe se mettant à battre la mesure sous l'effet du stress. Elle ne doit pas te lâcher, pas maintenant ! « Oh non !» Tu laisses tomber ta tête en arrière et fais un tour sur toi-même. Un peu dramatique, c'est surtout ta manière à toi de réfléchir vite et à peu près bien. Tu refais face au mécanicien, inspire profondément et expire lentement, comme pour remettre tes idées en place. T'essaies de faire descendre ton taux de stress, histoire de pas te mettre à pleurer comme une imbécile. Oui, parce que t'as un peu tendance à te mettre à chialer pour des conneries de ce genre, l'effet d'un trop gros stress sur tes frêles épaules. « Enfin, si en la gardant t'arrives à en faire quelque chose... tu peux la garder tant que tu veux ! » Voilà, tu sembles avoir repris contenance. Enfin. Et histoire de détourner un peu plus ta propre attention, pour ne pas passer pour la drama queen du coin, tu regardes les traces de graisse sur le cou de Claio et sur son visage. « Au fait. Tu mimes sur ton propre corps les endroits incriminés, tout à coup plus gênée que ce que tu te l'étais imaginé quand t'avais commencé ta phrase. Tu t'es mis du cambouis sur la joue, et dans la nuque. » Mais tu finis par laisser échapper un rire léger, mélange d'amusement et de gêne. Et en un mouvement, t'as sorti de ton sac un pathétique mouchoir, qui clairement ne fera pas l'affaire face à la crasse de moteur qui recouvre sa peau. Mais tu le lui tends quand même, sourire au coin des lèvres, parce que sur le moment ça te rappelle quand vous étiez gamins et qu'il s'écorchait les genoux. T'avais toujours un mouchoir à lui donner, pour qu'il puisse effacer les traces de sang. Petit instant nostalgie, qui te donnerait presque envie de le rappeler aux bons souvenirs. Parce qu'au fond, t'as jamais compris pourquoi il a arrêté de te parler à l'époque, pourquoi il a semblé t'oublier tout à coup. Vous étiez des gamins, sûrement irrationnels à l'époque, mais ça n'explique sûrement pas tout. Pas plus que l'hypothèse que cet éloignement soit lié à son frère. Ça te titille de plus en plus de lui balancer une de vos histoires d'enfants, une bête anecdote un peu embarrassante pour que tu lui reviennes en tête. Mais t'en fais rien, parce que t'es une poule mouillée d'un coup et que t'as peur qu'il fasse l'ignorant. Ou pire, que tu te sois trompée sur son identité. Enfin, ça serait quand même difficile... il a cette même bouille qu'à l'époque, les traits seulement durcis par les années. Et puis t'as vu son nom, écrit en toutes lettres sur tes factures. Et il ne doit pas y avoir beaucoup de Claio Bussby en Angleterre...

Tu fais tout pour ne pas la regarder, tu sais très bien que tu auras ce large sourire sur la gueule si tu la regardes. Tu te concentres sur ton cure-dent et sur sa voiture. Tu n'aimerais pas lui dire qu'elle a rendu l'âme, ou que si elle monte à nouveau dans cette bagnole pour la conduire elle finira dansa un poteau ou dans un arbre. Tu n'as pas envie de voir cette jolie tignasse mauve à la télé parce que sa voiture lui a dit, j'en peux plus de la vie, je veux crever. Tu jettes un léger coup d'oeil dansa sa direction sans pour autant la regarder dans les yeux. Tu fixes son ventre un moment, c'est plus poli que sa poitrine ou plus bas encore. Sa voix t'attire à nouveau et cette fois tu la regardes. La tête vers l'arrière désemparé, tu souris bêtement. Tu pourrais bien lui dire que tu es désolé, mais en fait, tu ne la garde sûrement pas pour la réparé, mais surtout pour lui éviter une catastrophe. Tu hausses les épaules, tu ne sais pas ce que tu pourrais lui dire de plus, tu ne ferais que lui mentir encore un peu plus. Tu ne sais pas non plus tenir ta langue. « Je ferai ce que je peux. » Tu tournes rapidement la tête vers elle et tu lui fais un clin d'oeil qui se veut rassurant.  Que tu le veuilles ou non, tu es  amusé par la situation. Ce n'est pas ce qu'il y a de mieux comme échange, mais c'est mieux que rien. Tu fais un pas vers elle abandonnant ton amante à ton amante. Tu t'approches d'elle à nouveau et tu joues un moment avec ton cure-dent. Puis elle s'élance sur une phrase qu'elle ne semble pas finir. Tu arques un sourcil et tu suis chacun de ses mouvements. Tu grimace et tu regardes tes mains. Et merde. T'y as pas pensé à ça. Tu te tenais toujours bien propre et cette fois, tu avais raté ton coup. Elle a un mouchoir tendue dans ta direction. Tu souris et tu hésites à le prendre. Tu sais bien que par la suite, il sera bousillé. Tu l'âge déjà expérimenté, ça ne se nettoie pas. Tu lui fais un simple signe de la main pour refuser gentiment le mouchoir. Tu fais un pas vers l'arrière et libère ton chandail de son étau. Tu replace la lisière de ton pantalon avant d'agripper à deux mains le tissu blanc. Tu le tires vers le haut sans réfléchir. Tu laisse libre ton abdomen et tout ces tatouages qui le couvre et tes muscles bien tendus. Tu essuies activement ton visage en tirant encore un peu pus. Tu t'assures de nettoyer tout ce que tu sens sur ta peau et tu laisses ton chandail tomber. Tu lèves les yeux vers elle avec un sourire simple. « C'est mieux? » Tu te mets à rire avant de jeter un coup d'oeil vers le garage, puis vers la rue. « Si tu veux je te ramènes. »

Quand il te dit qu'il fera ce qu'il peut, t'as l'impression d'être l'une de ces stupides princesses en détresse - qui t'horripilent tant - et qu'il est le chevalier qui va te sauver. C'est idiot, t'en as conscience, de tenir autant à une simple caisse, mais c'est plus fort que toi. Même si au fond, c'est pas son bleu délavé auquel tu tiens le plus, mais bien aux billets qu'elle représente. Loin d'être vénale, Bellamy, tu peux juste pas te permettre d'en changer. Et puis t'en viens à lui dire qu'il s'est étalé de la crasse sur l'visage. Par contre, il prend pas le mouchoir que tu lui proposes par la même occasion, mais tu t'en formalises pas, réalisant bien que ça suffirait sûrement pas. Et quand tu l'vois relever son t-shirt, tu peux pas t'empêcher d'être plutôt satisfaite qu'il l'ait pas pris... Tu t'en rends pas vraiment compte, mais tes yeux s'attardent sur sa peau encrée, sur laquelle se dessinent finement des muscles que tu ne lui connaissais pas. Il est loin, il est vraiment très loin le gamin de tes souvenirs ! T'as l'air d'une bécasse à le regarder comme ça, la tête légèrement penchée sur le côté, le regard dans le vague. Quant tu réalises que t'as sûrement l'air de baver devant lui, tu te ressaisis aussitôt, secoues la tête légèrement et te frottes la nuque nerveusement en observant le sol. Tu jettes un rapide coup d'œil aux autres mécanos du garage, histoire de t'assurer que personne t'as repéré et à voir leurs mines occupées, t'espères que c'est pas l'cas. Et lorsqu'il te demande si c'est mieux, tu sursautes, comme s'il t'avait prise sur le fait ! Tu te racles la gorge, tentant de retrouver contenance du mieux que tu peux. Tu trouves un sourire, pas celui qu'on te connaît habituellement, mais ça fera l'affaire. « Beaucoup mieux ! » Tu sens tes joues qui se sont enflammées au passage et t'espères juste que ça ne se voit pas trop. Si seulement t'avais laissé tes cheveux détachés, tu pourrais te dissimuler derrière ceux-ci de manière plus ou moins discrète. Mais non, tu les as tressés, comme bien souvent, et t'as donc aucun moyen de cacher le feu de tes joues.

Heureusement, il te sauve la mise en changeant de sujet. Il te propose de te ramener, sur le moment tu réfléchis pas plus loin. Tu vois juste le moyen d'échapper au bus que tu détestes tant. « Tu ferais ça ?! Ton enthousiasme naturel revient au galop, t'en oublies même les rougeurs de ton visage. Et tu retrouves même ton sourire naturel, celui-là même qui fait ressortir les fossettes que tu tiens sûrement de ton père, puisque ta mère n'en a pas. Enfin, t'as pas du travail à finir ? J'voudrais pas te déranger... » Tu te rattrapes soudainement, te rendant compte, que peut être il a autre chose à faire, que de ramener une pauvre fille avec pas assez de thunes pour se payer une voiture, qui ne tombe pas en ruines ! Même si la tentation de passer un moment en sa compagnie en dehors de ce garage, est assez grande... Attends... ça te vient d'où cette soudaine envie ?

Tu n'aimes pas l'idée de la mettre dans de beaux draps en ne pouvant pas réparer sa voiture. Tu allais vraiment faire ce que tu pouvais pour lui rendre sa beauté antérieur, mais tu ne saurais vraiment garantir quelque chose. Tu te contentes de ne pas lui dire qu'il y a peut de chance que tu arrives à quelque chose. Vaux mieux espérer que de couler dans le désespoir. Elle avait une certaine chance d'être tombé sur moi pour sa voiture, si elle était tombé sur l'un de mes collègues, elle aurait sûrement été dévoré toute crue. Tu te dis qu'un jour il lui arrivera quelque chose parce que l'un d'eux aurait perdu la tête. Tu sais très bien que celui qui s'en prendra à elle finira sous tes roues et traîné derrière ta voiture. Tu les tuerais s'ils abimeraient un de ses joli cheveux violet. Tu te surprends à penser comme ça. Ton regard se pose sur elle et tu souris bêtement et avec ardeur. Tu en perds ton cure-dent sans t'en rendre compte. Elle a cette teinte sur les joues, cette teinte rosé. Tu glisses ta longues sur tes dents sous tes lèvres fermées et tu glisses ta main propre contre tes cheveux souillés. Tu te retiens à lui passer un compliqué pour cette couleur, mais tu tiens ta langue pour une fois.

Tu te concentres soudainement sur ses cheveux, ses cheveux magnifiquement tressé. Tu glisses doucement tes mains contre tes poches et tu baisses la tête. Tu te bats contre ce compliment encore une fois. Tu essaies de changer de sujet en lui offrant une virée en voiture avec toi. Sa réaction de donne envie de rire. Il sonne un peu trop, il est fort et tu es amusé par cet enthousiasme. Puis elle revient vers ton boulot. Tu pousses un soupire et roule les yeux. « Je n'ai que ma voiture à l'arrière du garage. Sinon, mon boulot je l'arrête dès que je veux. » Tu lui fais un clin d'oeil et tu t'approches d'elle d'un pas ou deux. Tu te rapproches même un peu trop. Tu baisses la tête vers elle et ton visage frôle le sien jusqu'à ce que tes lèvres rejoignent son oreille. « Au fait, le rouge te va à merveille. » Tu te redresses et te mord le coin de de la lèvre inférieur avant de glisser près d'elle pour te diriger vers le garage. Tu tournes les talons et marche de reculons en la fixant, large sourire sur le visage. « Je vais me changer, attends-moi derrière. » Tu te retournes et tu trébuches sur un outil. Tu te redresses vitesses pressant le pas jusqu'à l'arrière boutique. Tu t'empresses de te changer. Un jean, un t-shirt noir et ta veste de cuir, tu sors par la porte arrière. Tu replaces tes cheveux en t'éloignant doucement de la porte.

Tu regardes machinalement dans le fond du garage pour apercevoir cette fameuse voiture, que tu n'avais pas remarqué avant. Faut dire qu'à tes yeux une voiture, ça reste une carcasse de métal montée sur quatre roues. Tu t'y intéresses pas vraiment, mais quand t'aperçois une silhouette moins conventionnelle, tu t'imagines qu'il s'agit d'elle. Tu saurais pas dire sa marque, son modèle, mais t'as l'impression que c'est une de ces voitures de collection, ou un truc dans c'goût là. Et quand tu tournes la tête à nouveau de son coté, il te fait un clin d'œil et s'approche de toi. Ok, il s'approche vraiment beaucoup de toi. Ta respiration se bloque dans ta gorge, tu sais pas trop pourquoi. La proximité de son corps du tien, ça t'électrise, un courant qui parcourt ton échine, jusqu'à t'en donner la chair de poule. T'oses plus bouger, complètement figée, incapable de savoir ce qui t'attend. Tu le voyais pas venir ça... Et quand il murmure à ton oreille, t'as l'impression que tes genoux vont te lâcher. Tu défailles presque, sentant tes joues à nouveau s'enflammer. C'est quoi ce bordel ?! Dans ta tête, ça s'bouscule d'un coup, parce que tu captes pas trop ce qu'il est en train de se passer. Pourquoi ton corps réagis comme ça... Tu maîtrises vraiment plus rien. En tout cas, lui semble s'amuser de la situation à voir sa manière de se mordre la lèvre... Et ton corps suit le sien, tandis qu'il te contourne. Et tu restes plantée là comme une idiote. Tu bouges plus, ta main agrippée un peu trop fort à la bandoulière de ton sac à main, tes phalanges blanchies par la tension. Et alors qu'il te fixe avec ce grand sourire, tout en s'éloignant, toi, t'es même pas sûre de savoir quelle tête tu fais. Tu souris pas, t'as plutôt l'air un peu ahurie... Mais t'arrives pas à te ressaisir, c'est que lorsqu'il finit par se retourner et par trébucher, que tu reprends tes esprits totalement. Bravo Bell, t'es encore passée pour une conne... Tu soupires de ta propre connerie, avant de te diriger vers l'arrière du garage comme il te l'a dit.

Ça te siffle alors que tu passes à coté des collègues de Clay. Tu serres la mâchoire, continues d'avancer, en te répétant de pas faire attention à leur connerie. T'essaie de rester digne, la tête haute, alors que t'as l'impression qu'on t'insulte gratuitement. « Alors p'tit cul, on craque pour l'Claio ? » Tu t'figes immédiatement, prends une seconde ou deux pour assimiler l'information. Non seulement le type est insultant, mais en plus il se croit drôle, puisque l'énergumène s'esclaffe, cherchant l'approbation de ses collègues. Il sait pas ce qu'il vient de déclencher, toi qui en temps normal sert le poings pour ne pas leur rentrer dans l'cadre à ton tour. Mais cette fois, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase ! Tu te retournes, bouillonnante, t'avances vers lui, à grandes enjambées, toi qui pourtant est minuscule, et une fois à sa hauteur tu plantes ton regards dans le sien. Si tes iris brunes pouvaient tuer, sûrement serait-il déjà allongé sur le sol. « Alors écoutes-moi bien bite molle, si tu t'crois drôle, si tu penses que t'as le droit d'appeler une cliente "p'tit cul" sous prétexte qu'elle est en short et qu'elle est jeune, tu te fourres le gland dans l'œil ! La prochaine fois que toi, ou même tes potes aux micros pénis, osez me faire une remarque, je vous fais bouffer cet espèce de surplus d'peau pendouillante qui vous sert de couilles. Capiche ? » T'as l'air soudainement bien moins commode, Bellamy. Et tu accentues tes dires, en frappant son front de ton indexe parfaitement manucuré. Le type bafouille tu sais pas trop quoi, sous le choc de ta réaction. A croire qu'il est pas vraiment habitué à ce qu'on réagisse à leurs remarques. T'attends pas plus longtemps, tu tournes les talons et poursuis ton chemin jusqu'à l'arrière, où Claio t'as demandé de l'attendre. T'es bonne énervée à présent, les genoux tremblants sous l'effet de l'adrénaline qui brûle tes veines. Quelle bande d'abrutis ! Il faut se méfier des apparences, Bellamy t'es loin d'être cette princesse en détresse que ton apparence peut laisser entrevoir. Non, toi, t'es le dragon, qui mord et déchiquette lorsqu'on lui marche sur la queue.

Tu as toujours été quelqu'un qui ose. Tu n'as jamais eut froid aux yeux et ça ne semble pas te déranger d'oser avec elle. Sur le moment parce qu'une fois loin d'elle, putain que tu étais tétanisé. Tu t'étais arrêté devant ta voiture et les frissons t'attaquaient de tout bord tout côté. Pendant un moment tu as perdu ton sourire revoyant son visage, ses cheveux. C'est en te heurtant à ta voiture que tu reviens à toi. Tu repenses à cet accident. Tes collègues te trouvaient fou de la garder et de la remonter. Pourtant tu le faisais. Tu en as marre de la voir comme ça, tu veux la voir rouleur. Tu as refait la carosserie en entier, tu as arraché le moteur une pièce à la fois, vu ce qu'il avait subit.  Tu l'avais démonté et tu la remontais pièce par pièce. Quatre ans et elle ne roulait toujours pas. Tu as la nostalgie de sa conduite. Elle te manque. Tu aimes ton véhicule actuel, mais ça n'égalera jamais ta Jense FF 70.

Tu as fini par te changer, à enfiler quelque chose. Tu ne prends même pas la peine te saluer tes collègues, tu sais qu'ils remarqueront ton absence tô ou tard. Tu replaces à quelques reprises ta veste et tu mouille tes cheveux pour les nettoyer aussi. Tu les replaces vers l'arrière comme ils étaient. Ni vu, ni connu. Comme si rien n'avait changé. Tu sors d'une non chalance maladive et tu regardes autour de toi. Tu écoutes la porte se refermer derrière toi et tu fais quelques pas. Tu t'arrêtes net voyant l'un de tes collègue en mode vautour. Tu bouilles de l'intérieur, tu rages, tu pompes. Tu n'as aucune idée de ce qui t'arrive. Tes poings se serrent et tu fais un pas dans leur dirrection avant de t'immobiliser à nouveau. Elle a du cran, tu aimes ça. Tu as un court moment un sourire au coin des lèvres. Tu la suis des yeux comme elle s'approche de toi. Tu lèves les yeux vers l'inergumaine qui dangereusement ne semble pas avoir assimilé ses mise en garde. Il la suit de près et l'empoigne par le bras pour la tirer vers lui. Cette fois tu éclate. Tu hurles pratiquement de rage. " HEY!" Tu te rues vers euz et tu lui attrappe le bras sans réfléchir, tu le tords jusqu'à ce qu'il se torde aussi. Il grimace et étouffe un cri avant que tu ne le plaque contre le capot d'une voiture. Il a beau être plus grand et plus gros que toi, toi c'est du muscles, pas lui. Tu lui tords le bras un peu plus en lui pressant la tête. Tu grogne,ls, tu fulmines même. "Claio, c'est bon lâches-moi... Tu vas railler ta carosserie." Tu lèves les yeux et réalises que tu l'avais plaqué contre ta bafnole. Tu le relâches et t'imposes brusquement entre elle et lui. Tu le repousses une fois et puis deux. Tu lui pontes le garage avec agressivité. "Va bosser, je veux plus te voir autour d'elle t'as compris. DÉGAGE!" Tu fais un pas brusque vers lui et il sursaute. Tu le suis des yeux jusqu'à ce qu'il ne soit plus dans ton champ de vision. Tes poings sont serrés et tu est très tendu. Tes traits sont dures et tirés. Tu n'oses pas te retourner vers elle vu cette soudaine rage que tu ne comprends pas.

Tu bouillonnes encore, quand tu vois que Claio est sorti de ce qui doit leur servir de vestiaire. Il a troqué sa tenue de mécano pour une tenue un peu plus décontractée. Mais t'es pas vraiment d'humeur pour détailler son style vestimentaire pour l'instant. Tu sens encore tes membres trembler, tandis que l'adrénaline est toujours bien présente. T'inspires profondément, pour te calmer, mais ta main est toujours crispée sur la bandoulière de ton sac. Et alors que t'allais interpeller Claio en lui souriant, tu vois son visage qui change. Tout se passe trop vite pour que tu puisses réagir. T'es tétanisée, parce que la violence ça n'a jamais été ta tasse de thé. Tu voudrais t'interposais, lui faire lâcher prise, mais t'arrives pas à bouger. T'as lâché ton sac, tu fais un pas vers les deux hommes, mais t'arrives même pas à articuler le moindre mot. T'as l'impression d'être totalement inutile. Et quand tout s'arrête, sur un pauvre con qui bat en retraite et un Claio qui te tourne toujours le dos, tu prends quelques instants pour reprendre tes esprits. Faut que tu réalises ce qu'il vient de se passer, que ça s'imprime complètement dans ton petit cerveau.

T'inspires profondément, une fois, deux fois et puis tu tournes les talons, sans un mot, sans un avertissement. Tu t'éloignes de Claio, aucun sourire sur ton visage, au contraire, t'as même plutôt l'air énervée à nouveau. T'attends pas vraiment qu'il te suive, franchement à cet instant t'en as même pas envie. T'as juste envie de te barrer de ce garage de merde, rempli de mâles alpha à la noix ! Tu fulmines à nouveau, alors que tu t'approches de la route, quitte à devoir rentrer chez toi, autant faire de l'auto-stop ! Ouais l'idée est conne, tu te l'avouerais bien, mais sur le moment, t'arrives plus trop à réfléchir. Alors tu tends ton bras, le pouce en l'air, en marchant à reculons lentement, alors que t'essaies de calmer ta cervelle, qui continue de rejouer la scène en boucle, ce qui continue de jouer avec tes nerfs. Et il arrive, il t'a suivi... pas vraiment étonnant au fond... Tu tournes la tête pour le regarder en face, tout en continuant à faire du pouce, mais tu t'arrêtes de reculer. « C'était quoi ce bordel ? Tu voulais montrer à tes potes, qui avait la plus grosse ? » Il a réussi à t'énerver le con ! Il pensait bien faire, sûrement, ou un truc dans c'goût là. Mais avec toi il est bien mal tombé... Et il va très vite s'en rendre compte. Mais au moins ses collègues pourront pas entendre ce que tu lui balances en pleine gueule, vous êtes trop loin et le bruit de la circulation couvre ta voix pour tous ceux se trouvant à plus de quelques mètres de vous. « Tu crois que j'ai attendu toute ma vie pour qu'un type dans ton genre vole à mon secours ? Je sais très bien me démerder toute seule, c'est même ce que je fais tous les autres jours de l'année quand t'es pas là ! » T'en rajoutes une couche, parce que t'as envie qu'il comprenne que t'avais pas besoin de ça ! Que son comportement tu l'as trouvé déplacé, que t'as rien d'une demoiselle en détresse qu'il faut défendre. Merde, ton coté hargneux ressort et c'est pas forcément ce que tu préfères chez toi. Tu t'es même pas rendue compte que t'avais baissé le bras et qu'à chaque mot que t'as craché à son visage, tu t'es rapprochée de lui. Même sur tes talons hauts t'es plus petite que lui, à cet instant tu t'en aperçois, alors que t'es juste sous son menton. T'es même obligée de lever la tête, pour que ton regard reste accroché au sien. T'es minuscule, mais t'irradie de colère et t'as jamais été trop sure de savoir si tu devenais impressionnante ou pas dans ce genre de situation...

Tu pestes contre eux, contre lui, contre toi. Tu ne te supportes pas sur le moment présent. Tu aimerais bien aller te terrer quelque part, mais pourtant tu restes là à fixer le vide. Ta gorge est nouée, tu ne te comprends plus. Tu glisses ta main contre ta nuque libérant quelques tensions. Tu lèves ensuite les yeux au ciel et tu te tournes enfin. Ton coeur s'arrête, elle s'éloigne. Tu regardes autour de toi, tu réfléchis, tu ne sais pas quoi faire. Tu replaces tes cheveux qui était tombé sur ton visage. Tu serres les dents et laisse tomber quelques jurons avant de t'élancer à sa suite. Tu marches plus vite que tu ne le crois et avec ta jambe, tu as ce déséquilibre. Tu n'as jamais vraiment marcher aussi vite, mais tu cherches vraiment à la rejoindre. Tu ne sais pas ce qui te prend, ça reste une fille comme les autres. Pourquoi est-ce que tu t'entêtes à la suivre, à corriger les choses. Elle est sûrement en colère, sûrement suite à ce que tu as fait. Tu t'en veux peut-être un peu, mais t'es comme ça, tu n'arriveras peut-être pas à le changer. Dès que tu tiens un temps sois peu à quelqu'un tu perds la tête quand on s'approche de trop près. Pourquoi elle? Tu t'arrêtes dès qu'elle arrête. Tu restes silencieux. Tu regardes ailleurs dès qu'elle parle de tes "potes". Ils ne t'aimaient pas tant que ça et ils ne le montraient pas vraiment, mais tu le savais. Tu te mords l'intérieur des joues, mais tu fermes ta gueule. Hors de question de dire quoi que ce soit. Tu ferais que t'enfoncer. Tu lèves les yeux à nouveau vers elle, silencieux, les lèvres bien cellé. Elle a tout faut, tu ne fais pas ça pour les impressionner. Ça, c'est déjà réglé. Ils te foutent la paix depuis longtemps. Tu soupires et baisses la tête plus elle se rapproche. Tu fermes les yeux un moment avant de lever la tête vers elle. Ton coeur s'emballe, tu ne la voyais pas aussi près. Tu dos se redit et tu te perds dans ses yeux un moment et puis deux et puis trois. Un frisson te parcours le dos et tu fais un pas vers l'arrière après plusieurs minutes un silence. Tu fixes le sol et fais un autre pas de reculons. Tu as soudainement cette voix, cette voix que tu connais que trop bien. Cette voix froide et déchirée par la solitude. Tu serres la mâchoire. « Ce sont pas mes potes. » Tu tournes les talons en replaçant tes cheveux. Tu agrippes ta cuisse, les tensions dans ta jambe te font mal. Tu grimaces et tu reviens à pas lent vers ta voiture. Cette drôle de gueule de déterré, cette gueule qui fait que tu retombes dans le passé. Tu reviens à cette pensé, que tu es mieux seul, que t'attacher aux autres c'est pire qu'une torture. Tu finis par t'arrêter en plein centre du stationnement, tu figes. Tu glisses tes mains sur ton visage en suivant ta respiration lente. Tu aimerais bien revenir en arrière et effacer le moment et pourtant, tu sais très bien que tu feras la même chose. Tu prends les clefs dans ta poche, les clefs de sa bagnole à elle et tu tournes la tête vers cette carcasse bleu et de l'autre main tu sors les tiennes et tu reviens sur tes pas. Tu prends sa main et déposes tes clefs dans cette main. Tu ne la regardes même pas dans les yeux. Honteux. Cette face de gamin. « Rentre chez toi. J’appellerai quand elle sera prête. Garde-là jusque là. » Tu t'éloignes vers la sienne d'un pas lent et serrant les clefs dans tes mains.

T'avais pas vraiment envie que ça se termine comme ça. T'aurais voulu que ces dernières minutes ne se déroulent pas de la sorte. Mais t'as pas encore le pouvoir de revenir dans l'passé. Et au fond, c'est pas toi la fautive dans cette histoire. Toi, t'as juste réagi comme tu l'fais tout le temps, en disant ce que t'as sur le cœur. T'aurais pu continuer à lui crier dessus, t'aurais pu l'enfoncer un peu plus encore. Mais tu t'arrêtes quand t'es juste devant lui. Il fait un pas en arrière. Et puis il tente même pas de s'excuser, ou même de s'expliquer. Il se contente de te dire que ce sont pas ses potes. Au fond, il fait sûrement mieux de pas en rajouter un couche, parce que t'aurais sûrement fini de péter ton câble. Bellamy t'as tendance à t'emporter et à plus te maîtriser dès que t'es énervée. T'as l'sang chaud de ta mère, véritable volcan qui ne prévient pas avant d'entrer en éruption.

Quand il s'éloigne, t'as envie de lui gueuler dessus, d'où il se tire sans un mot après ce qu'il vient de se passer ?! Mais t'hésites et au fond, t'as bien fait de pas rouvrir ta grande gueule tout de suite, parce que le brun revient vers toi. Il prend ta main dans la sienne et l'espace d'un instant tu te demandes ce qu'il fabrique. T'as encore cette même décharge électrique qui te parcourt de haut en bas. Cette sensation que t'as envie de détester là tout de suite, mais que tu peux pas t'empêcher d'apprécier d'une certaine façon... Bordel, mais c'est quoi ton problème Bellamy ? Il dépose ses clés entre tes doigts et se barre une nouvelle fois, non sans t'avoir dit de rentrer chez toi et de garder sa voiture jusqu'à pouvoir récupérer la tienne. C'est sa manière de s'excuser ? Le mec te prête sa caisse comme ça, alors que t'es personne ? Qu'il se rappelle même pas de qui tu es ? Ça te prend quelques secondes pour comprendre ce qu'il se passe. « Hey Clay ! Tu l'interpelles pour qu'il s'arrête et t'attends sagement qu'il se retourne. Ramènes-moi chez moi. » Tu lui balances ça, sans vraiment savoir d'où ça te vient. Parce que t'es toujours énervée, pourtant, c'est plus fort que toi. Et puis y a aussi un peu du fait que t'as pas envie de lui devoir quoi que ce soit et que t'as surtout pas envie qu'il te prête sa voiture personnelle ! Tu finis même par lui lancer ses clés, lui laissant pas vraiment le choix que de les rattraper. Tu le réalises pas, mais c'est la première fois que tu prononces son prénom, pardon, son surnom ! Surnom que tu devrais même pas connaître, mais que t'utilisais quand vous étiez gamins.

Tu avais pris la direction de sa voiture pour la rentrer au garage. Tu n'avais pas vraiment envie de rester plus longtemps. Une marche jusqu'à chez toi pourrait t'aérer l'esprit. Tu arrivais à ta première destination, mais ton surnom te glace le sang. Tu arques un sourcil et tu te tournes dans sa direction. Tu sais que c'est elle, tu pourrais reconnaître sa voix parmi tant d'autre. Le sourcil bien arqué tu la regardes de haut en bas avant de revenir à son regard dans lequel tu te plonges. Depuis quand elle t'appelait Clay? Comment est-ce qu'elle pouvait bien le savoir. Tu as haussé les épaules sans trop te poser de question. Tu fais un pas vers elle, mais le reste de sa phrase te déstabilise et tu cesses un instant de réfléchir. Tu passes ta main dans tes cheveux avant de regarder derrière toi. Ta gorge se noue et tu n'as pas le temps de dire un mot que tu vois tes clefs voler dans les airs. D'un geste vif, tu attrapes les clefs au vol. Tu les regardes un moment avant de lever les yeux vers elle. Tu te demandes si elle est sérieuse. Est-ce qu'elle tient vraiment à ce que tu la ramènes chez elle?. Tu hésites un moment, mais tu finis par revenir vers elle. Tu passes près d'elle en lui jetant un coup d'oeil. Tu restes silencieux. Tu fixes tes pieds jusqu'à ta voiture. Tu te glisses côté passager et tu lui ouvres la porte. Tu ne penses même pas à la grosseur de ta voiture. Un land Rover Evoque rouge, c'était pas vraiment ton genre, mais c'est tout de même ce que tu t'étais procuré. Tu as toujours préféré les bonnes vieilles bagnoles. Tu attend qu'elle s'installe et tu contournes la voiture d'un pas lent.

« Claio! » Tu te redresses d'unn bon et tu lèves les yeux vers tes collègues près de la porte. Tu pousse un soupire. Ils se ruent à trois sur toi et celui que tu avais précédemment bousculé te bouscule contre ta voiture sans que tu bronches. Tu lèves les yeux au ciel. « Les mecs j'ai pas le temps pour vos conneries. » Ils te coincent, tu ne peux pas t'écarter et ça te pousse à grogner. « Tu veux te la garder pour toi seul? Faut que tu partages Claio. C'est pas bien de s'approprier un joli petit cul comme le sien. » Tu bouillonnes et tu les repousses un à un. Tu ne leur laisses pas le temps que tu te glisses dans la voiture pour faire démarrer le moteur. Tu appuies brusquement sur l'accélérateur sans relâcher les freins pour qu'ils s'éloignent rapidement. Du décolle de façon brusque, mais ta conduite se calme ils ne sont pas encore dans ton rétroviseur. Tu as les mains bien serrées contre le volant, les jointures blanchies. La mâchoire tendue roule en silence jusqu'à la première lumière rouge et tu te cales dans ton siège. « Je suis désolé. J'ai vraiment aucune idée de ce qui m'a prit. » Tu tournes enfin la tête vers elle et tu la regardes avec un fin sourire gêné. Tu n'as pas envie de parler de cette bousculade devant ta voiture. Tu ramènes ton regard sur la route et tes mains plus calmes se concentrent sur le volant, tout comme ton attention sur la route. « Où est-ce que je te dépose? »