don't remember me

Il était tard, la nuit était tombé depuis longtemps quand j'ai quitté l'hôtel de Conner. J'ai tenté de recouvrer mes esprits en passant la porte de mon appartement, ainsi que celle de ma salle de bain. Je me repassai les évènements de la soirée en boucle, me rendant compte que j'avais été stupide. Une nouvelle fois comme jamais, comme ces fameux sentiments que je ressentais à son égard. Interdit. Conner c'était un peu comme mon péché ultime. Et dire que je lui ai offert mon aide pour retrouver la mémoire, que je lui avais même donné mon adresse, l'incitant à passer s'il en avait envie. Du moins, c'est mon coeur qui l'avait fait, quand ma tête elle, me disait non. Je ne pouvais pas le voir, parce que cette attraction était bien trop grande, trop nocive en soi pour que je puisse seulement penser à le faire entrer de nouveau dans ma vie. Je me devais de l’oublier, comme je pensais l'avoir fait, de faire comme si de rien n’était, comme si rien n’avait existé entre nous deux. Parce que c'était voué à l’échec, il n'y avait aucune relation possible entre nous deux, peu importe le genre. Amer constat qui me blessait, qui m'avait poussée à limite me noyée sous la douche tellement je prenais de l'eau dans la gueule pour me remettre les idées clair.  À peser le pour et le contre pour savoir ce que j'allais faire. Si je lui ouvrirai la porte s'il se pointait ou pas. Une fois toute l'eau chaude disparu, je m'enroula dans une serviette et sorti de la douche avant d'aller enfiler un grand chandail que mon ex Cody avait laissé ici, histoire d'être à l'aise. Couchée sur mon divan, j'ai n'ai pas pu m'empêcher de lire les articles sur la mort de Kyle, leur accident et tout ce que les médias racontait sur ces évènements. J'arrivai toujours pas à croire qu'il était mort, que je ne le reverrai plus jamais et une drôle de penser est survenu dans mon esprit: Par chance ce n'était pas toi, Conner. Je soupira longuement quand j'entendis cogner à ma porte. L'horloge indiqua deux heures du matin. Je me redressa, certaine que c'était encore Cody qui faisait des siennes pour qu'on se remette ensemble. '' J'arrive! '' Je me lève rapidement et manque de trébucher sur mon chien qui était étendu de son long par terre en ronflant. '' Cox !! Au lit ! '' J'arrive enfin et ouvre la porte. ''Cod...'' Je me tais avant de faire une gaffe. Mon coeur manque un bon, je suis pris entre l'envie de refermer la porte et de fuir me cacher ou de prendre mes responsabilités. Je m'accoude sur le cadre de porte et prend une pose, comme si j'étais super à l'aise alors que pas du tout. '' Conner.. Salut. Hmm, tu fais quoi ici ? Je veux dire, pas que je suis pas contente de te voir, mais je m'y attendais pas, tu sais il est tard et.. '' Ta gueule, Bunny. '' Viens, entre.'' Il entre et je referme la porte derrière lui. Cox arrive à toute vitesse et se met à lui sentir l'entre-jambe. Je le repousse doucement avec mon pied avant de lui dire d'aller au lit en l'appelant par son prénom. Je regarde ensuite Conner, ne sachant pas trop quoi dire ni quoi faire. '' T'as pas l'air bien, t'es torché? ''

AVENGEDINCHAINS

Tout est flou à travers tes yeux marron. Les effluves d'alcool te secouent de hoquets incontrôlés. Les années ont passé et pourtant rien n'a changé. Deux enfants qui n'ont rien demandé, des fiançailles ratées, des amitiés envolées et surtout, des blessures qui n'ont pas fini de saigner. Vingt-huit ans, la pilule est dure à passer, encore un soir de débauche, dans cette ville folle... Quelqu'un s'agrippe à toi, elle t'embrasse et tu réponds à cette étreinte, les vieilles habitudes ont la vie dure ! Puis on te bouscule, ton esprit embrumé ne comprend pas ce qui lui arrive. Tu titubes, t'enfonçant un peu plus dans les ténèbres de ton esprit. Plaqué contre le mur, tu reçois un coup-de-poing, puis deux, une substance rouge et poisseuse coule de ton nez, tu reconnais le goût de fer du sang, cela te fait rire, tandis qu'on te cogne de plus en plus fort. Trou noir. Tu te retrouves allongé dans les ordures de ton propre hôtel. Tu es roulé en position fœtale, serrant étroitement contre ton cœur un simple morceau de papier. Son adresse. La voilà la cause de tous tes malheurs... Difficilement, tu te traînes jusque dans la rue, un taxi s'arrête à ta demande, mais est sur le point de repartir en voyant ton état. Il change d'avis face à la liasse de billets que tu lui tends. Trou noir, encore. Tu hausses les sourcils, contemplant ce grand immeuble qui la représente si peu, tu cherches son nom à travers toutes les étiquettes, mais par chance un couple bourré te laisse rentrer en même temps qu'eux. Tu grimpes les escaliers à quatre pattes, n'ayant pas la patience d'attendre l'ascenseur, bien que cela aurait certainement été plus rapide. Tu frappes à une porte, la vision troublé, tu es parfaitement incapable de savoir si tu es au bon endroit, mais ton cœur, lui, le sait... Un chien aboie, ce son te fait froncer les sourcils ; tu as si mal à la tête ! Elle apparaît, te dit des choses incompréhensibles, mais tu ne peux la quitter des yeux, voilà autre chose qui n'a pas changé... Sa beauté... Tu tends une main, puis malgré ton état d'ébriété, tu te souviens de prétendre ne pas la connaître, mais comment l'oublier ? Tu perds l'équilibre, ton geste passe inaperçu, puisque tu te rattrapes au cadre de porte. " T'as pas l'air bien, t'es torché? " Ses paroles font écho au bruit de tes vomissements. Faible, tu tombes à genoux dans cette mare insalubre. Des larmes salées coulent le long de tes joues, brûlant tes blessures de la soirée, sauf une et la plus douloureuse : le fait d'avoir recroisé la route de Bunny O'Brien. Le jour même de l'anniversaire de mort de ton meilleur ami. Kyle... À cette pensée, tes sanglots s'intensifient et tu murmures ces cinq mots avec une douleur si profonde que l'on croirait la plainte d'un animal agonisant : " Il me manque tellement putain... "

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Conner est pas seulement saoul. Il est carrément ivre. Il sent l'alcool à pleins nez, mais c'est plus les traits de son visage qui le trahit. Entre ses cernes trônent l'ivresse et l'épuisement. Son costard ne lui sauve pas la mise, il est dans un état lamentable. Ça me ramène à nos jeunes années où je passais mon temps à prendre soin de lui lorsqu'il abusait de l'alcool. Sans prévenir, Conner se vida l'estomac sur le sol de mon appartement, avant de s'écrouler dedans. Il me manque tellement. Si sur le moment j'étais dégoûté par la vue et l'odeur de son vomit, maintenant je n'y pensais même plus. Il me brisait le coeur. Le voir dans cet état me poignardait en pleins coeur. Sans réfléchir, je pris l'avant bras de Conner et le tira vers moi, histoire qu'il ne baigne plus dans ses vomissements, mais il était lourd Conner, ce qui me fit tomber par terre, sur le cul, avec Conner entre les jambes, le derrière de sa tête déposé contre ma poitrine. C'est le plus proche que nous avons été depuis deux ans. Et même si c'était dans ce genre de circonstance, je me mentirai à moi-même si je disais que je ne ressentais plus rien. '' Il me manque aussi.. Je l'aimais, je l'aimerai toujours et même si ça n'a jamais été rose entre nous deux, j'aime croire qu'il m'aimait aussi. '' C'est vrai, Kyle était le premier garçon que j'ai aimé et même si j'ai merdé, à plusieurs reprises, il a été là pour moi, à sa drôle de façon à lui. Penser à lui me blesse, parce qu'il ne m'a jamais dit qu'il me pardonnait. Malgré tout, je ne pouvais imaginer la douleur que Conner devait ressentir. C'était son meilleur ami, son frère. Et au fond, même si j'avais peur de retomber, je savais que Conner avait besoin de moi. Et moi de lui. '' Je ne sais pas si tu te souviens de tout, mais.. Il t'aimait tellement. Peu importe les conneries que disait, les erreurs que tu faisais, il t'a jamais abandonné lui, il est toujours revenu. '' Ma gorge se serre, mes yeux se remplissent d'eau, mais je tente de garder mon calme même si tout en moi voudrait s'effondrer. '' Il faut que tu te relèves Conner, que tu reprennes ta vie en main, que tu arrêtes de te mettre dans des états lamentable. Vit pour lui. Tu dois continuer ta vie, retrouver la mémoire, tes souvenirs. Je suis là pour ça. '' Je t'abandonnerai pas, moi. Après quelques minutes, Conner se calme et je décida de l'aider à se relever. '' Viens, on va te changer. Je l'amena dans ma chambre et me dirigea vers ma commode pour en sortir un jean et un chandail propre que Cody n'avait toujours pas eu le temps de venir chercher. Sur la table de chevet y était déposé une photo de nous deux, à New-York le soir du nouvel an, on se regardait dans les yeux, tout sourire. C'était un beau souvenirs même si j'avais réalisé après un an que je n'étais pas amoureuse de lui, comme lui l'était. Conner regardait cette dite photo, sans que j'arrive à décrypter ce qu'il pensait. J'arque un sourcil, un peu mal à l'aise et lui tend les vêtements propre.

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Les échos de son rire résonnent dans ta tête, tu imagines son visage enfantin, tu te remémores vos nombreuses conneries. Tu échappes une plainte, un son qui brise le coeur, bien que le tien soit déjà éclaté en mille morceaux. Ses cheveux effleurent ton visage, son parfum réveille tes sens, puis dans un nouveau gémissement, tu tentes de lutter, contre ses bras tendres qui t’étreignent, mais surtout contre ses sentiments qui te submergent. La tête posée sur sa poitrine, tu fermes les yeux, te laissant porter par la fréquence régulière de son pouls. Silencieusement, les larmes continuent de couler, à travers tes sanglots, tu entends à peine ce qu'elle dit. Ses doigts viennent frôler tes boucles ébène. Ton corps vibre d'un soupir de soulagement. Aussi étrange que cela puisse paraître, ce contact te fait penser à l’étreinte maternelle, que tu n'as pas connu depuis trop longtemps. Tes bras serrant étroitement celui de Bunny, tu te calmes finalement. Bien sûr qu'il l'aimait, comment peut-elle en douter ? Presque autant qu'il t'aimait toi et ça tu n'en as jamais douté. C'était bien le problème d'ailleurs... Tu regrettes le temps perdu avec cette stupide histoire, il ne méritait pas ça. Pour lui, tu aurais dû être capable de faire taire des sentiments pour celle qui même s'il refusait de l'avouer, était l'amour de sa vie. Car lui l'a fait, tu t'en rends compte à présent. Oui, il a refusé de retourner avec elle, pour toi. La fierté d'un homme blessé n'avait rien à voir là-dedans. Elle te dit des mots justes, tu dois reprendre ta vie en main, sauf qu'en ton sens, ta vie n'a plus lieu d'être sans lui à tes côtés... Elle te tend une main, faisant honneur à la promesse qu'elle vient de faire, celle de te relever. Tu la suis, analysant ses paroles dans ton esprit embrumé. Tu aimerais lui dire que ta perte de mémoire est un mensonge, mais après tout, elle n'a pas été honnête avec toi non plus durant cette soirée. Une petite voix te murmure que c'est peut-être l'unique façon de se rapprocher à nouveau d'elle et aussitôt, tu regrettes cette pensée. Kyle. Comment peux-tu continuer à être aussi égoïste dans de telles circonstances. C'est sûrement ce qui te fait le plus rager en voyant la photo posée sur la commode de Bunny. Ce visage, tu le reconnaîtrais entre mille. Le baiseur de chèvre ! Tes poings se serrent, ta mâchoire se crispe. Cody, le second meilleur ami de Kyle, ne semble pas s'être tracassé du décès de ce dernier pour s'envoyer Bunny. Le pauvre doit se retourner dans sa tombe ! Tu as envie de tout casser, un frisson te secoue depuis la moelle épinière, soudain, tu n'es plus bourré. Tu souffles et tentes de te canaliser, par chance elle n'assiste pas à cette scène, penchée dans son armoire. Ta profonde amertume doit se lire sur ton visage, car la blonde te regarde avec scepticisme en te tendant des habits propres. Tu es sur le point de refuser, de la repousser, de l'insulter, puis contre toute attente, tu détournes enfin tes yeux du cliché et un sourire presque crédible se fige sur ton visage. "Merci." Dans des gestes raides, tu te déshabilles et fait l'échange avec les vêtements de ton ennemi, te sentant encore plus souillé qu'avec ton propre vomi. "Je ne sais pas où s'habille ton mec, mais il manque cruellement de goût !" Tu es assez fier de toi, car chaque prétexte est bon pour s'en prendre à Cody, mais surtout, tu parviendras peut-être à savoir si elle est encore en couple avec lui...

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J'aurai aimée lui dire qu'il ne pouvait pas continuer d'essayer de combler son vide avec des soirées, des drogues et de l'alcool. Je sais qu'au fond, il le savait, mais ça toujours été son mécanisme de défense face à ses douleurs, autant physique que mental, alors j'évita de lui rappeler. Il avait pas besoin d'une leçon de morale, mais d'une main pour se relever et quoi de mieux que la mienne. Dire que ce matin encore, je lui en voulais pour tout le mal qu'il m'avait fait et en une soirée tout avait changé. La haine s'était apaisée, laissant place à l'empathie, parce que j'avais vécu ce qu'il a vécu avec sa perte de mémoire et ressenti ce qu'il a pu ressentir à la mort de Kyle. Il se change devant moi, je ne peux m'empêcher de m'imaginer, ma main sur sa peau. Je retiens tout mes souvenirs pour échapper à mes envies. Je me racle la gorge, détourne le regard et rigole un peu quand il fait part de son impression vis à vis des vêtements. '' J'aurais pu te prêter les miens, mais je crois qu'on fais pas la même taille tu vois. '' Je me penche ensuite pour ramasser ses vêtements souillés pour les mettre dans mon panier à linge sale. '' C'est pas mon copain. Enfin, ça l'était, mais plus maintenant. C'est chez lui, je reste jusqu'à ce que je trouve une maison à achetée pour y laisser mes trucs, parce que je pars dans un mois à Rio quelques mois, pour un contrat. '' J'espérais vraiment arriver à lui faire remonter ces souvenirs à la surface, avant mon départ. Je le regarde, camouflant mes réels pensées. Je souhaitais de tout coeur ne pas m'attacher de nouveau, mettre une limite à notre relation, parce que je ne voulais pas souffrir lorsque j'allais quitter de nouveau Bristol. Et par dessus tout, je ne voulais pas qu'il se souvienne de moi, parce que je sais qu'il essayerait de me retenir et cette fois, c'est moi qui partirait sans me retourner. Je plonge mes yeux dans les siens, sans comprendre pourquoi je m'apprêtais à lui poser cette question. '' Tu ne te souviens vraiment pas du tout de moi ? On s'est côtoyer pendant des années, on avait le même entourage. '' Et t'as baisé ma mère, couché avec moi quand j'étais avec Kyle, tu m'as détesté à un tel point que ça a causé un accident, mais surtout, tu m'as aimé. Je croise les bras. '' Faut dire qu'on était pas très proche, mais quand même, à l'époque j'avais pas une personnalité qu'on oubli si facilement. ''  

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