what doesn't kill you, makes you stronger. (léonor)

T'es une fille qui adore donner aux autres et s'impliquer dans plein de choses. T'es une fille active qui déteste demeurer en place longtemps, il faut que ta vie bouge et que tu aies des projets. C'est pourquoi, depuis quelques années maintenant; tu fais du bénévolat au sein de l'hôpital de la ville. Tu fais des visites aux patients qui n'ont malheureusement pas de familles ou d'amis près d'eux; maintenant que tu bosses en psychologie à la fac, t'aimes bien participer aux séances de gens qui sont en réhabilitation suite à différentes situations. Tu fais cela depuis quelques temps maintenant; étant donné que tu es encore étudiante, tu n'as pas le droit de t'impliquer; mais tu assistes à certaines des rencontres après avoir reçu l'autorisation du médecin dans le dossier et du patient évidemment. Cet après-midi, tu te rendais à la séance de Léonor Rowe. Une jeune femme sortie d'un coma après de longues années, elle devait réapprendre à vivre littéralement dans un endroit qui ne semblait pas être le sien. Tu l'admirais pour son courage et sa force; ça ne devait pas être facile tout les jours. Tu te présentais à l'hôpital à l'heure habituelle, prenant soin de t'annoncer et d'annoncer la raison de ta visite, malgré que le personnel commençait à te reconnaître maintenant. « Bonjour, je viens pour la séance de Léonor Rowe.» La réceptionniste regarde le dossier et te sourit en disant; « Le docteur en charge du dossier est en retard, mais vous pouvez aller rendre visite à mademoiselle Rowe en attendant; elle est à l'extérieur.» Tu acquiesces et te rends à l'extérieur en espérant l'apercevoir cette grande blonde. Tu marches les mains dans les poches, quand soudainement tu l'aperçois au loin. Vous vous êtes déjà rencontrées lors de séances précédentes. Tu t'avances doucement vers elle et t'annonces ta présence pour ne pas l'effrayer; « Bonjour Léonor.» Tu souris, tu ne peux pas faire autrement.

En direction de l'hôpital, tu marches, tu penses, tu vis sans vraiment vivre. Mais tu es encore sur terre. Tu ne penses à rien sauf à la fin, c’est con mais ça t’aide d’imaginer, de te demander comment ça se passe en réalité. Parce qu'à fois que tu te rends à l'hôpital, tu ne peux t'empêcher de revivre la scène de ton accident. Je n'aurais jamais crue que ça pourrait m'arriver à moi. Ça parait si lointain, mais t'as l'impression que c'est si proche à la fois. Tes poumons se remplissent d'air et ton cœur bat à son rythme, tandis que tu pénètres dans le hall. On t'annonce que le docteur en charge de ton dossier n'est toujours pas arrivé. Tu soupires, roule des yeux et tu hoches la tête avant de te diriger vers l'extérieur, prenant place sur une balançoire. Ces rayons sur ta peau viennent pour te réchauffer, ça te fait du bien et les pieds dans le vide, tu te balances en essayant d'oublier la raison qui te pousse à venir ici depuis un moment déjà. Puis, ton prénom retentit derrière toi, résonne dans tes oreilles, dans ta tête. « Bonjour Léonor.» Tu te retournes en fronçant les sourcils, les rayons du soleil venant agressé tes pauvres iris. « Oh Maebh, salut. » Tu lui fais une place près de toi sur la balançoire, avant de la regarder dans les yeux en souriant doucement. « Tu sais que plus personne ne m'appelle Léonor depuis des années ? Sauf mes parents. » Tu t'humectes les lèvres en haussant légèrement les épaules. « Tu peux m'appeler Léo, je préfère. »Après quelques secondes à la détailler du regard, un sourire en coin, tu fixes tes pieds qui se balançant dans le vide, en fronçant le nez, signe que tu commençais à t'impatienter. « J'en ai marre de toutes ces séances. Le doc aussi à ce que je vois, c'est la troisième fois qu'il est en retard ce mois-ci. » Tu rigoles, jaune. T'étais pas à l'aise d'être là, pas à l'aise des regards que les gens te lançaient, comme s'ils se donnaient comme défi de deviner la raison de ta présence ici. Alors pour les ignorer, pour les oublier, tu plantes de nouveau tes grands yeux dans ceux de Maebh. « J'te fais pas trop pitié j'espère ? » Tu souris, d'un sourire qui se veut sincère.  
 

Tu annonces ta présence, tu souris discrètement alors que tu remarques que son visage se tourne vers toi. Ces yeux qui se plissent dû aux rayons du soleil, puis voilà qu'elle te reconnait. Tu gardes ton sourire léger sur tes lèvres, alors qu'elle t'invite à t'asseoir à ses côtés. « Tu sais que plus personne ne m'appelle Léonor depuis des années ? Sauf mes parents. » Tu acquiesces doucement, alors qu'elle s'humecte les lèvres tout en enchaînant; « Tu peux m'appeler Léo, je préfère. » Tu prends soin d'enregistrer cette information, comme ça la prochaine fois; tu sauras. Tu poses un moment ton regard vers l'avant alors que tu laisses balancer doucement tes pieds dans le vide pour finalement lui jeter un regard en coin et constater qu'elle plisse légèrement le nez, comme si elle était agacée par quelque chose et elle ne manqua pas de te le faire savoir; « J'en ai marre de toutes ces séances. Le doc aussi à ce que je vois, c'est la troisième fois qu'il est en retard ce mois-ci. » Tu affiches une expression désolé, t'es désolé qu'elle perde son temps de cette manière; mais, tu sais en même temps que le système de santé est engorgé et que ce n'est pas une chose facile de voir les patients à l'heure. Tu affiches une petite moue en passant une main dans tes cheveux, tu vois qu'elle rit jaune de la situation. Puis, vos prunelles se croisent à nouveau et elle te pose une question qui te surprend un peu; « J'te fais pas trop pitié j'espère ? » Tu te redresses un peu et tu dis; « Tu veux vraiment savoir la vérité?» Ton expression ce veut sérieuse, tu poses ton regard un bref instant sur l'horizon pour finir par afficher un sourire de plus en plus franc; « Pas du tout, depuis que je te connais tu ne m'as jamais fait pitié, au contraire.» Ton sourire diminue alors que tu plonges tes iris dans les siennes et tu as cet air amusé sur le visage; « J'ai jamais été douée pour jouer la comédie.» Sourire en coin, tu oses les épaules après tout on ne peut pas avoir tout les talents dans la vie. « Sinon, outre le médecin peu présent... Comment tu vas?» Tu ne peux pas t'empêcher, tu ne peux pas t'empêcher de prendre de ces nouvelles à chaque fois que tu la rencontres c'est comme ça et c'est tout.

Tu étais assise, seule, à penser à toutes les choses pour lesquelles tu ne pouvais rien changer. Que ce soit ton accident, ton coma ou toutes ces choses que tu n'as jamais pu faire. Sortir en soirée avec tes copines, te bourrer la gueule, fêter tes anniversaires suivant ton ton coma, tomber amoureuse. Toute cette douleur que tu t'es infligée, en te rendant responsable de ce qui t'étais arrivé. Avant ton réveil, tu n'avais jamais ressenti ça. Ce sentiment d'être seule. Les gens disent qu'ils arrivent à te comprendre, mais c'est faux. Personne ne peut arriver à te comprendre parce qu'il faut le vivre pour savoir ce que c'est. Et pour la toute première fois, tu te sens en échec total. Retour à la case départ, dans cet hôpital. T'en avais marre, tu voulais pouvoir passer à autre chose. Mais peu importe ce que tu faisais, tout te ramenait à cet incident. Et sur le moment, la seule chose qui te changeais les idées, c'était Maebh. Elle venait d'arriver et tout de suite tu l'avais remarqué. Elle avait cet étrange talent à pouvoir te mettre un sourire au visage, alors que tout ce dont tu avais envie, c'était de crier au monde entier d'aller se faire voir. Mais pas Maebh, non, parce qu'elle est là parce qu'elle veut l'être et non parce qu'elle y est obligée. « Tu veux vraiment savoir la vérité? Pas du tout, depuis que je te connais tu ne m'as jamais fait pitié, au contraire. » Tu souris, elle avait l'air sincère. T'en avais marre que les gens te prennent en pitié et pour la première fois depuis longtemps, t'avais pas cette impression venant d'elle. Ça te faisait un bien fou de te sentir normal. « Sinon, outre le médecin peu présent... Comment tu vas? » Tu regardes autour de toi, l'air sérieuse avant de reporter ton attention vers la brune. Tu plantes tes iris dans les siens en arquant un sourcil, l'imitant. « Tu veux vraiment savoir la vérité ? » Tu souris avant de hausser les épaules, bêtement. « Ça irait beaucoup mieux si je serais autre part qu'ici.. » Regardant autour de toi, tu te lèves de la balançoire et tu recules en la regardant toujours dans les yeux. « C'est pas ton job de rendre les patients heureux ? Viens, on dégage, toi et moi. J'veux te montrer un truc, que tu comprennes un peu mieux mon histoire. » Au diable l'hôpital, au diable la séance de thérapie, au diable les doutes et la retenue. Tu te mets à marcher en direction de la sortie, sans regarder derrière toi. Tu ne la forceras pas à te suivre si elle en avait pas envie, mais t’espérais qu'elle le fasse. Direction la plage.