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 Quatre mots sur piano ~ [Bunny]

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Conner Cox
Conner Cox

AGE : 25 ans
CÔTÉ COEUR : En couple avec une cinquantenaire tarée, l'esprit occupé par une vieille histoire
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MessageSujet: Quatre mots sur piano ~ [Bunny]   Quatre mots sur piano ~ [Bunny] Icon_minitimeJeu 24 Aoû - 19:07


Quatre mots sur un piano ~
Bunny



Emma a été infernale cette nuit. Ma très chère compagne de vie est partie chopper du jeune et visiblement ça a fonctionné, car je n’ai pas eu la chance de l’entendre rentrer. Comme par hasard, notre fille n’a pas fermé l’œil de la nuit et du coup, moi non plus ! Quelle idée aussi de vouloir l’allaiter. Au moins, avec Lucas j’ai échappé à tout ça, puisque je n’ai appris son existence que tardivement. Nourrir Emma, c’est déjà compliqué, alors je ne vous parle même pas du carnage lorsque je dois la changer. Ces monstres chie l’équivalent de leur poids en une journée et sincèrement, même Kyle ne pue pas  autant… Avachis sur le canapé, je suis littéralement en train de décéder sur place. Je suis ce genre de mec qui vit la nuit, alors les cernes, je suis habitué, mais là ça n’a rien à voir. Le bébé se met de nouveau à pleurer et sur le coup je crois que je vais m’y mettre aussi. Le truc, c’est qu’on ne peut pas leurs dire ta gueule à ces machins. Je me dirige dans la chambre d’Emma et la prend dans son berceau, l’espace de quelques secondes, elle me pète les tympans, mais à force de la bercer, elle finit par se calmer. La tête calée dans le creux de mon bras, elle me fixe de ses grands yeux encore bleus en suçant son index et son majeur, elle est bizarre, elle tient ça de sa mère. J’avoue que plus d’une fois j’ai rêvé secrètement qu’elle ne soit pas ma fille, mais les gars, je vous jure que j’ai l’impression de tenir Chad en bébé et avec un minou. Emma lâche un bruit propre aux nourrissons et je ne peux m’empêcher de sourire en caressant son petit nez du bout du doigt. Je me demande comment j’en suis arrivé là, moi, Conner Cox… Voyant qu’elle commence à s’endormir, je n’ai pas la force de la reposer dans son lit, par crainte de la réveiller. J’attrape son doudou et retourne me poser devant la télé. En un rien de temps, je rejoins ma princesse entre les bras de Morphée.  

Lorsqu’Elie rentre, c’est sans le moindre complexe qu’elle se permet de foutre un bordel monstre. Évidemment, Emma se remet à chialer et dans un regard noir je fixe la mère de ma fille, afin qu’elle comprenne bien que je la déteste toujours autant. Elie me fait un sourire ironique tout en se penchant vers moi pour me faire un smack rapide.

‘’ Bonjour chéri ! ‘’

Je lui fais un doigt d’honneur et visiblement, la situation l’amuse, car elle me prend notre enfant des bras. Elie commence ensuite à se défaire le haut de sa robe, afin de donner le sein à notre fille. J’hallucine, avant, cette scène m’aurait carrément excité, maintenant, je n’ai qu’une envie : celle de gerber ! S’en est trop pour moi, dans un bond je me lève et prend la direction de la porte d’entrée.

‘’ Tu achèteras du papier cul, je crois que les fajitas d’hier ne passent pas du tout ! ‘’

En arrivant à l’extérieur, je lâche un long soupire et choppe mon téléphone, dans l’idée de joindre ma couille, mais je me rends compte que j’ai carrément la flemme de rouler jusqu’à St Michael’s Hill. Voilà l’excellent prétexte que j’attendais pour rendre visite à Chad et lui demander d’être le parrain de ma fille. Ce dernier ne l’a jamais avoué, mais il l’a mal pris en apprenant que Kyle est le parrain de Lucas. Bah ouais, les potes avant les putes et Chad est vraiment pas mal dans le genre ! Plus sérieusement, il m’aura bien manqué ce con durant ces deux dernières années. Bien sûr, il est au courant que je suis rentré à Bristol, mais jusqu’à présent, je n’ai toujours pas eu le temps de lui rendre visite. Oui, ou pour faire plus simple, c’est un peu mon bouche-trou.

Je rentre sans même frapper, c’est comme ça dans la famille. Je me dirige d’office vers la cuisine où je prends de quoi me faire un sandwich de bâtard. Je me souviens, un coup avec Siam où nous étions complètement défoncés, nous nous étions fait un casse-croûte de rêve, ça fait trois ans et demi que je tente de retrouver la recette, mais pas moyen… Tête dans le frigo, j’entends la voix d’une femme qui appel mon frère dans mon dos. Oh l’enfoiré, je m’y attendais pas à ça ! Les bras remplie de bouffe, je me redresse avec un grand sourire, trop heureux de rencontrer ma ‘’belle-sœur’’ qui sera très certainement mon futur plan-cul. Puis là, le choc total lorsque je la vois… Comme-ci je venais de voir un fantôme, mon sang se glace et ma mâchoire manque de se décrocher. J’ai l’impression d’être un gamin pris la main dans le sac, me sentant coupable, j’ouvre mes bras au-dessus du comptoir pour y lâcher tous les aliments. Le pot de Nutella roule sur le marbre et vient s’éclater au sol. Alors je vous rassure, je comptais aucunement mélanger cette cochonnerie avec du pâté, je trouvais juste que c’était un crime d’avoir ça dans le frigo. Putain, mais je comprends mieux maintenant : il n’y a que Bunny qui est assez inconsciente pour faire une chose pareille ! En parlant d’elle, cette dernière est face à moi actuellement, cela n’est pas arrivé depuis plus de deux ans, surtout sous cet angle-là. J’essaye de ne pas trop penser à ce que cette serviette de bain est en train de cacher. Putain, mais qu’est-ce qu’elle fou là??? Instinctivement, mes yeux se posent sur sa main gauche, où repose une magnifique bague de fiançailles. Les rumeurs étaient donc vrais… J’ai l’impression  que mon cœur se brise en mille morceaux, je déglutis difficilement, avant de fuir son regard, afin d’éviter de croiser ses yeux :

- Euh… Je vais ramasser ça.

Je me penche et commence à ramasser les plus gros morceaux de verres.
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Bunny L. O'Brien
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MessageSujet: Re: Quatre mots sur piano ~ [Bunny]   Quatre mots sur piano ~ [Bunny] Icon_minitimeDim 27 Aoû - 13:37

Les jours filent, défilent sans que je n’ai d’emprise sur ce temps qui s’écoule, temps qui m'échappe, impuissante. Des jours de torture mentale infligée à mon esprit envahit par les souvenirs du passé qui cesse de refaire surface, s’accrochant aux parois de mon cerveau sans jamais me laisser une seconde de répit. Paralysée à la seule pensée que je pourrais le croiser. Car aux dernières nouvelles, il était de retour en ville. Conner. Mon Conner. Putain. Merde. Quand Chad m'a annoncé la nouvelle, j'ai tout de suite pensée qu'il racontait des conneries comme à son habitude, parce que j'avais perdu espoir qu'il revienne. Qu'il me revienne. Deux longues années ce sont écoulées depuis son départ. J'ai eu le temps de me reconstruire, de rencontrer un amour qui me semblait impossible à vivre au début. Amour qui m'a permis de mettre tous ces souvenirs et mes sentiments pour cet homme de côté, dans un recoin bien enfouis de mon esprit. Il m'avait lâchement abandonnée, il était partit sans même se retourner alors qu'il m'avait promis que ce serait toujours : Nous. Lui et moi. Nous avions supportés tant d'épreuves ensemble, qu'il me semblait impossible qu'il me laisse un jour. Après notre accident, il m'avait promis de ne plus jamais me lâcher, mais un connard reste un connard et il ne faisait pas exception à la règle. J'ai attendu et attendu, mais jamais il n'est revenu. Pas même un appel, pas même un sms. Silence radio. Mon amour pour Conner s'est rapidement transformé en haine, en rage. Depuis son départ, je me suis promis de ne plus jamais retomber dans ses bras, dans son piège, car tout ce qu'il m'a apportée, c'est qu'une déception en plus dans ce monde maudit dans lequel je vis. Il m'a brisée. Je l'ai détesté. Il était désormais celui dont il ne fallait plus prononcer le prénom, en ma présence. Et aujourd'hui, c'est tout comme s'il était mort à mes yeux. Comme un vague souvenir. Souvenir amer.

Cinq minutes. Cinq minutes sous la douche et déjà, plus d'eau chaude. Je tente de terminer ce que j'avais commencer sous l'eau qui devenait de plus en plus gelée, mais c'était peine perdu. Je sors de la salle de bain en trombe, vêtue seulement d'un peignoir, les cheveux dégoulinant à flot sur mes épaules dénudées, puis j'hurle; « Chaaad !  » J'en avais marre. Depuis qu'il m'avait annoncé le retour de Conner, j'avais cette étrangement impression qu'il ne cessait de faire exprès de m'énerver, de pousser mes nerfs à bout, pour prendre finalement plaisir à me regarder exploser. Vivement mon déménagement. Entendant du bruit venant de la cuisine, je m'empresse de rejoindre ce qui je pensais être Chad. Puis ce que je découvre à la place me glace le sang. Il est là. Conner. Je reste plantée devant lui, silencieuse, incapable de détourner les yeux de sa silhouette. Douleur énorme à la poitrine, j'ai l'impression qu'une cicatrice du passé s'ouvre de nouveau. Même à quelques mètres de lui, je perçois son parfum. Et plus je me brûle les yeux à le regarder, plus je revois ces fragments de souvenirs, qui m'avait brisée le coeur deux ans plus tôt et qui me brise encore le coeur en ce moment. Mon coeur manque un second battement tandis que je m’immobilise un peu plus. Parce qu’y a le monde entier qui semble s’effondrer tout autour de moi. « Bouge pas. Relève toi, recule et reste loin de moi. » J'ai la gorge nouée, j'ai du mal à parler, à détacher mes yeux de ce visage qui ma si longtemps hanté. Je le fixe de mes iris et pour la première fois depuis longtemps, j'ai l'impression que tout remonte à la surface, que tout est encore comme avant. Un amas de peine et de colère au fond de moi. Je soutiens son regard du mieux que je peux. « Je veux que tu sortes d'ici, tout de suite. » Je n'avais qu'une seule envie, que tout ça ne soit qu'un cauchemar.  





Dernière édition par Bunny L. O'Brien le Sam 14 Oct - 23:30, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Quatre mots sur piano ~ [Bunny]   Quatre mots sur piano ~ [Bunny] Icon_minitimeDim 27 Aoû - 15:16


Quatre mots sur un piano ~
Bunny



Bunny. Cinq lettres. Un prénom. Aussi dévastateur dans mon monde qu'une bombe nucléaire pour un pays. Deux années se sont écoulées, mais les souvenirs de cette époque me reviennent en une fraction de seconde. Nous étions encore jeunes quand cela c'est produit pour la première fois. C'était en Australie, à l'une de ces nombreuses fêtes où j'avais l'habitude d'aller, d'abord une danse avec une belle inconnue et puis un baiser enflammé, quelques verres dans le sang et puis une invitation pour s'éclipser à l'étage. Elle avait dix-sept et moi j'en avais dix-neuf, il n'y avait rien de plus banal à l'époque. Sauf que c'était le début des emmerdes, mais ça on ne le savait pas encore. Oui, car cette fille et moi avions eu la brillante idée de filmer nos ébats sexuels. Hop, une histoire sans lendemain, du moins c'est ce que je croyais. Quelques semaines plus tard, je fus de nouveau invité dans cette maison, mais ce coup-ci par la propriétaire des lieux. Oui, je me suis tapé la mère et la fille O'Brien... Un fantasme auquel j'avais toujours rêvé. Bref, imaginez un peu ma surprise lorsque je suis tombé nez à nez avec Kyle quand je sortais des chiottes. J'ai tout de suite fait le rapprochement. Depuis peu, ma couille était en couple, il ne m'avait jamais présenté sa copine, car il n'osait pas admettre être amoureux. Cette fille n'était nul autre que Bunny et elle l'avait fait cocu avec moi. J'ai préféré garder le secret pour moi, lors de leur rupture, j'aurais pu l'avouer à Kyle, mais il souffrait assez comme ça et ensuite j'ai déménagé à Bristol et pour tout dire, je n'y pensais même plus.

Le problème, c'est que toute la team australienne a débarqué et là se fut la merde. Au début, avec Bunny, on ne pouvait pas se supporte, la seule chose sur laquelle on tombait d'accord c'était de ne jamais parler de cette histoire à Kyle. Puis un jour, cette grande malade est venu me prendre la tête dans ma voiture, puis on a eu un accident. La blonde avait perdu la mémoire, alors que moi j'avais eu de simples éraflures, je me sentais tellement responsable, alors évidement j'ai voulu lui venir en aide. Je vous met au défis de vivre du jour au lendemain avec une fille dont le physique vous a toujours plu et dont le caractère est devenu ce qui vous correspond le plus et de ne pas tomber amoureux. Donc, on l'a vécu notre histoire, le plus égoïstement du monde. Petit à petit, ce secret nous dévastait et nous étions pris dans un triangle amoureux vicieux. Bunny, le coeur balançant entre Kyle, mon meilleur ami et moi.

Sauf que la vérité finis toujours par éclater en plein jour, surtout à Bristol. Vous vous souvenez de la vidéo de notre adolescence à laquelle je faisais allusion un peu plus tôt? Le Barman l'a gentiment partagé au grand jour. Bref, la suite de l'histoire on l'a connais, Kyle et moi on c'est embrouillé. Je me suis réfugié dans mon boulotr, afin d'oublier Bunny, jusqu'au jour où j'ai eu ce terrible accident qui m'a scotché dans un fauteuil roulant des mois durant et qui a mis fin à ma carrière de BMX pro-rider. J'étais au plus bat, je passais mes journées enfermées dans la villa de mon daron à broyer du noir. Puis l'impensable c'est produit, ma couille est revenue vers moi et ma sortie de là. Il m'a fallu deux ans pour m'en remettre.

Donc, oui, deux longues années se sont écoulées, mais rien qu'en sentant l'odeur de son shampoing qui n'a pas changé, je me rend compte que je ne suis pas complètement soigné. À l'inverse, Bunny s'en est totalement remise et j'ai dix-huit carats sous le nez qui me le prouve. J'ai l'impression qu'on me met du sel sur des blessures à vif... Oui, j'ai mal, malgré tout ce temps et cela ne s'arrange pas lorsque la blonde prend la parole:

« [...] Je veux que tu sortes d'ici, tout de suite. »

Je me redresse et dépose les morceaux de ma connerie sur le comptoir. Sourcils froncés je la regarde et me mord la langue pour ne pas l'envoyer chier. On dirait la Bunny d'il y a quatre ans et celle-là, je ne peux pas la voir. C'est donc le plus calmement du monde que je rétorque:

- Sauf erreur de ma part, on est chez mon frère. Alors je crois que j'ai plus à faire ici que toi.

Je prend appuis sur le comptoir et nous nous regardons quelques instants. Je soupire, je n'ai pas envie que ça soit comme ça entre-nous. Je fais un mouvement de menton vers son alliance en affichant un sourire qui parait sincère.

- Toutes mes félicitations. C'est toujours ce que tu as voulu après tout. Tu le mérites Bunny.

Autant me faire lacérer la peau par un lion plutôt que de vivre ce que je suis en train de vivre. Mon esprit tout entier crie le contraire, mais avec le temps, je suis devenu très fort pour cacher ce que je pense réellement. Sauf que la blonde me connait, alors je fuis son regard et retourne à mes occupations: la préparation d'un sandwich mortel. Sur une tranche de pain je met du beurre de cacahuète et lorsque je m'occupe d'étaler de la mayonnaise sur la seconde, je reprend la parole d'un tond faussement détaché:

- Sinon, tu sais où est Chad? Je compte lui demander d'être le parrain de ma fille.

Et ouais Bunny, t'es pas la seule capable d'en foutre plein la gueule.

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Bunny L. O'Brien
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MessageSujet: Re: Quatre mots sur piano ~ [Bunny]   Quatre mots sur piano ~ [Bunny] Icon_minitimeSam 9 Sep - 18:47

Après son départ, j'étais complètement dévastée. J'étais à terre, les questions me vrillaient la tête et la douleur m'empêchait de parler, de dormir et même de penser, comme si un train de marchandises m'était rentré dedans. Je m'étais mise à regretter pleins de choses, tous ces mots durs qu'on s'était échangé avec nos yeux qui lançaient des poignards et nos paroles qui faisaient mal comme des coups de marteaux sur un doigt. Après son départ, j'aurais voulu qu'il soit en face de moi, pour l'attraper, le secouer, lui demander pourquoi il me faisait ça. Pourquoi il m'infligeait une aussi grande douleur. J'étais convaincu qu'un jour mes blessures se refermeraient, peu importe le nombre de temps que cela prendrait, mais même après deux années passées, la douleur était toujours présente, même si je prétendais le contraire, préférant vivre dans le déni plutôt que d'avouer qu'il m'avait briser. Moi et le peu d'espoir qu'il me restait envers l'amour. Parce qu'à ses côtés, j'ai cru en l'amour, en lui. Et c'était à la fois effrayant et rassurant de se confronter à quelqu'un d'aussi extraordinairement abîmé par l'amour. Parce qu'il a aimé de nombreuses fois, mais j'aurais été prête à parier tout ce que j'avais, qu'il m'avait aimé plus que quiconque, mais au final, je crois que ce n'était qu'illusion. Après son départ, même le bonheur m'effrayait, je ne savais pas si j'étais capable d'affronter toutes ces peurs, tout ce manque. Je l'aimais pour mille raisons et aucune en particulier, mais jamais je n'ai été capable de lui dire réellement et à la seule idée que nos chemins auraient tout aussi bien pu ne jamais se croiser, j'en a le souffle coupé. Et pourtant, il avait osé partir et maintenant le revoilà, face à moi, dans cette immense cuisine qui me rappelait tant de souvenirs.

« Sauf erreur de ma part, on est chez mon frère. Alors je crois que j'ai plus à faire ici que toi. » J'ai envie de hurler, de tout lâcher,  de hurler mes mots pesants, avec ma voix d'adolescente qui a quasiment jamais mué, de hurler ma rage et mon mécontentement. Comment osait-il me balancer ça à la figure ? Où était-il depuis ces deux dernières années ? J'étais là où il n'était pas, aux côtés de son frère, Chad et je me retiens de ne pas le lui reprocher. La liste de mes reproches serait beaucoup trop longue à énumérer, alors je me tais et je regarde tout autour de moi, l'air de chercher quelque chose ou quelqu'un. « Tu le vois à quelque part ? Il est pas là. » Je m'humecte les lèvres en haussant légèrement les épaules. « T'aurais dû appeler avant, ça nous aurait évités ces retrouvailles malaisante. » Resserrant mon peignoir autour de moi, je soupire, me demandant intérieurement comment j'allais me sortir de ce merdier. Félicitations. Il me félicite pour mes fiançailles. Je regarde mon annulaire gauche rapidement, le coeur commençant à battre la chamade. Et merde. Rapportant mon regard sur ce dernier je ne peux m'empêcher de le regarder durant quelques secondes, silencieuse, comme si je venais de me faire prendre la main dans le sac, faisant quelque chose de mal, même si je n'avais rien à me reprocher. C'est toujours ce que tu as voulu après tout. Ces mots résonnent toujours dans mon esprit, à un tel point que ça commence à me rendre folle. J'aimerais pouvoir lui crier que c'était lui que j'ai toujours voulu. Lui que j'ai attendu pendant plusieurs mois durant. À ce moment précis j'aurais voulu lui hurler de se taire, car il ne savait rien, il ne savait en rien ce que je voulais vraiment ou ce que j'ai voulu dans le passé. C'est à dire, lui lui et encore lui. Mais il en a décidé autrement. « Merci, il est merveilleux. Je n'ai jamais été aussi heureuse. » J'en ai mis un peu plus qu'il le fallait, parce que je dois avouer que ça me faisait du bien en quelque sorte de tourner le couteau dans la plaie, c'était en quelque sorte la revanche que je n'ai jamais pu avoir. « Sinon, tu sais où est Chad? Je compte lui demander d'être le parrain de ma fille. » Boum. J'ai l'impression que ma tête éclate, que mon coeur explose. Je suis comme une bombe à retardement sur le point d'exploser. Je tente de me remettre de mes émotions en me raclant péniblement la gorge tout en hochant la tête. « T'es vraiment une machine à gosse. T'es rendu à combien, deux ? Ou t'as mis en cloque d'autre meuf stupide avant de les laisser seule elles aussi ? » Mon timbre de voix avait trahit ce que je ressentais vraiment. Je lui avais dit ça avec la voix sèche, l'air dure. Il devait se délecter de ce sentiment de faiblesse et de peine qui m'envahissait à ce moment là, car je ne pouvais cacher les traits de mon visage qui se décomposait face à la nouvelle. Sans réellement me rendre compte de ce que j'étais entrain de faire, je marche en direction du comptoir, mais je reste de l'autre côté. Aussi fâchée que je sois, il suffisait que je m'approche, à un mètre de lui, que je frémissais déjà face à son odeur. L'odeur de sa peau, de son corps, de sa bouche. Je n'en avais jamais senti de pareille. Une douceur inimaginable et à la fois violente. « T'es revenu en ville que pour ça ? Que pour lui annoncer la nouvelle ? » Je plante mes iris dans ses yeux et je le fixe de mes grands yeux, attendant sa réponse. Qu'est-ce que j'attendais au juste ? Qu'il m'avoue qu'il était pas là que pour Chad, qu'il était là pour moi aussi ? J'ai espéré trop longtemps, je n'attendais plus rien à présent.



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MessageSujet: Re: Quatre mots sur piano ~ [Bunny]   Quatre mots sur piano ~ [Bunny] Icon_minitimeJeu 5 Oct - 5:06


Quatre mots sur un piano ~
Bunny



Olga, Hope et Bunny. Oui, amoureux je l'ai été, trois fois et à des degrés différents. Olga avait été ma meilleure amie pendant trop longtemps et je crois qu'au fond on n'a jamais été capable de passer le cap, pourtant on a essayé, mais ma demande en mariage était sans doute trop précipité. Puis que serait ma vie si j'étais toujours avec elle aujourd'hui? Au fond, elle comme moi, nous n'aurions pas évolué. Son départ fut douloureux, mais au final, nous nous en portons peut-être pas si mal tous les deux. Je parle d'Olga, mais il ne faut pas oublier Hope dans l'histoire, car elle a quand même foutu un sacré bordel. Ma belle brune ténébreuse, soeur jumelle de la mère de mon fils Lucas. On est d'accord, en partant de là, c'est déjà malsain. Au fond, ce n'était que ça, nous nous tirions absolument pas vers le haut. Malheureusement, aujourd'hui elle n'est plus là pour en parler. Morte et enterrée. Puis Bunny, tout le monde la connait notre histoire, elle n'a rien de banale non plus. Je n'ai jamais aimé comme j'ai pu aimer cette fille-là, pourtant ça ne m'a pas empêché de l'abandonner.

« T'aurais dû appeler avant, ça nous aurait évités ces retrouvailles malaisante. »


Certes. J'hausse les épaules en guise de réponse, car je ne lui apprendrais rien du tout en disant que Chad ne répond jamais au téléphone. À part pour regarder du porno et faire semblant de travailler, cet appareil ne lui sert strictement à rien. Alors je préfère changer de sujet en faisant allusion à son annuaire. La réaction de la blonde est assez intrigante, je jurerais presque la voire sursauter suite à ma remarque, ce qui me fait hausser les sourcils. À quoi joue-t-elle?

« Merci, il est merveilleux. Je n'ai jamais été aussi heureuse. »

Ok, ça c'est pour ma gueule. J'en perds mon sourire et pour éviter de lui donner satisfaction je m'occupe plutôt de mon sandwich. Rester en silence n'est pas la solution non plus, alors je lâche les nouvelles de mon côté d'un air faussement détaché, ceux à quoi elle répond:

« T'es vraiment une machine à gosse. T'es rendu à combien, deux ? Ou t'as mis en cloque d'autre meuf stupide avant de les laisser seule elles aussi ? »

Je sers les poings et les fait rebondir sur le comptoir, yeux fermés, corps tendu, je tente de contenir la rage qui boue en moi. Elle n'a pas le droit de me sortir ça comme ça. Bunny tu n'as absolument aucune idée des raisons qui m'ont poussé à partir. Ça aurait été tellement plus simple que j'agisse avec maturité pour une fois et que je lui réponde tout simplement ça, mais non, je rentre dans son jeu stupide de qui blessera le plus l'autre.

- Ah parce que t'es tombé enceinte toi aussi? C'est con, il fallait me le dire, je serais peut-être resté auprès de toi au final.

Mes yeux lancent des éclairs, elle croit quoi? Que c'est facile pour moi de me retrouver à ses côtés? Nous nous échangeons des regards froids, puis elle semble s'apaiser un peu et s'approche prêt de moi. Plus grand qu'elle, j'ai le droit à une vue panoramique sur sa poitrine et elle aura beau resserrer tant que possible son peignoir, elle n'y changera rien. Des gouttelettes glissent le long de sa peau et cette vision me fait déglutir difficilement. Bunny est tellement proche à présent que lorsqu'elle parle, son souffle chaud vient chatouiller ma peau. Je met un temps monstrueux à répondre à sa question, troublé par une telle proximité, mais aussi, car je n'ai pas vraiment la réponse à cette question.

- Tu sais ce qu'on dit, il n'y a vraiment que chez-soi que l'on est bien. Puis ma copine en avait marre de nous entendre sans cesse radoter Kyle et moi,  au sujet de Bristol, alors on est revenu.

Ce n'est pas vraiment la vérité et je crois qu'au fond elle le sait. Sauf qu'elle a trop peur de formuler la question autrement, au même titre que je n'oserais jamais l'avouer. Le truc, c'est que Kyle aussi est revenu pour les beaux yeux de Bunny, mais ça il ne le sait pas encore, sauf que moi je le connais comme-ci je l'avais fait. Bref, deux ans après, nous en sommes toujours au même point, mais moi je suis fatigué de me battre.

- Puis il paraît que ça va être le mariage du siècle, on n'allait pas manquer ça.

J'en fait peut-être trop là. D'autant plus, que je compte pas y aller à son mariage. Je joint les deux bouts de mon sandwich que je regarde avec des yeux admiratifs, là je crois que je ne suis plus très loin de la merveille de Siam l'autre jour. Je m'apprête à prendre un croc et en croisant le regard de Bunny, je m'arrête net.

- Tu en veux un bout?

Tout humain normalement constitué serait incapable d'avaler ce truc, mais mon estomac à moi crie famine rien qu'en le voyant. Beurre de cacahuète, mayonnaise, avocat, salamis, oignon frit, fromage de chèvre, un peu de céréales et tout ce qui semblait à peu prêt mangeable dans le frigo de mon frère. Sans gêne je m'assied sur le comptoir et commence à engloutir ma moitié de sandwich.

- Rah ça m'énerve, j'en suis plus très loin, mais il manque encore un truc, t'aurais pas une idée?

Mise en contexte Conner? Je regarde la blonde avec interrogation, comme-ci ma vie dépendait de ce qu'elle allait me répondre. La nourriture, il n'y a vraiment que ça pour mettre fin à tus les conflits.
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MessageSujet: Re: Quatre mots sur piano ~ [Bunny]   Quatre mots sur piano ~ [Bunny] Icon_minitimeDim 15 Oct - 0:24

Lorsque Conner a fait référence à ma bague de fiançailles, je n'ai pas pu m'empêcher de regarder cette dernière durant quelques secondes. C'est comme si le temps d'un instant, j'en avais oublier son existence, sa signification. C'était la première fois depuis que j'avais la bague accroché à mon doigt que j'en oubliais sa provenance. Et je refusais de croire que c'est parce que Conner se tenait devant moi. Je refusais de croire qu'il pouvait encore me faire oublier tout ce qui m'entoure, seulement par sa présence. J'avais rien demandé et j'étais encore moins prête à tenir une conversation concernant mon mariage, mon fiancé. Non. Surtout pas avec lui. Je tente de reprendre le contrôle de la situation, n'ayant pas envie qu'il croit qu'il pouvait m'atteindre, me déstabiliser. Je lui balance donc à la gueule que je suis heureuse, que je suis amoureuse. Réellement. Sincèrement. Et pendant une fraction de seconde, son regard arrive à me faire douter, alors j'enfile de nouveau ma carapace et détourne la situation, l'attaquant au sujet de ses gosses. De son nouvel enfant. C'était de loin l'une des choses les plus horribles que j'ai dites au court de ma vie. C'était pas moi, pas dans mes habitudes d'être aussi cruelle. Enfin, c'était dans les habitudes de l'ancienne moi. Moi qui croyait qu'elle était morte et enterrée, je me surprends à l’apercevoir au fond de moi et j'aime pas ça. Qu'est-ce que je croyais ? C'était certain que Conner allait renchérir, aussi férocement que moi, voir même plus. « Ah parce que t'es tombé enceinte toi aussi? C'est con, il fallait me le dire, je serais peut-être resté auprès de toi au final. » Ça fait mal. Terriblement mal. La douleur me transperce le coeur, ses paroles provoque un sacré bordel dans mon esprit. J'ai le visage qui se décompose, mais je ne bouge pas, persistant à garder mon regard dans le siens. On se fusillent du regard et sans savoir d'où ça vient, je lui dis le plus paisiblement possible. « Si j'aurais été enceinte de toi, c'est moi qui serait partit. Qui voudrait d'un père comme toi ? J'aurais voulu le meilleur pour mon enfant et ce qui est certain c'est que tu en aurais jamais fait partie. » C'est malsain cette discussion, ça tourne en rond, on tente de se blesser à tour de rôle. Faut croire qu'on a finalement pas si mûrit que ça tout les deux. J'ai l'impression de nous revoir avant mon accident, il y a quelques années, on se disputait sans cesse, s'en foutait pleins la gueule, je le méprisais autant qu'il pouvait me mépriser et pourtant on est tombé amoureux. Littéralement. Même s'il m'a apporté un bonheur immense et inimaginable durant quelques mois, je souhaiterais pouvoir oublier cet homme et les sentiments que j'éprouvais pour lui. Parler au passé est beaucoup plus facile que d'admettre qu'il est toujours là, quelque part dans un recoin de mon esprit et de mon coeur. Je me déteste d'être aussi faible. Mais il faut croire que Conner était, est et restera toujours ma plus grande faiblesse. Même si je savais que c'était une mauvaise idée, je m'étais approché de lui, réduisant la distance qui nous séparait et je lui posas une question toute simple, mais si importante à la fois. « Tu sais ce qu'on dit, il n'y a vraiment que chez-soi que l'on est bien. Puis ma copine en avait marre de nous entendre sans cesse radoter Kyle et moi,  au sujet de Bristol, alors on est revenu. Puis il paraît que ça va être le mariage du siècle, on n'allait pas manquer ça. » Sa copine ? Je comprends rapidement qu'il n'est plus seul lui non plus désormais, qu'il a refait sa vie, qu'il est retombé amoureux. À présent, j'écoute plus ce qu'il raconte, j'ignore ses paroles et ses questions stupide concernant son sandwich, j'ignore le fait que je dois trembler de la tête au pied, parce que plus rien ne compte. J'étais sous le choc, à un tel point que j'arrivais pas à comprendre pourquoi. Le regard perdu dans le vide, je ressens un vide au fond de mon coeur. Même si je redoutais d'entendre sa réponse, mes mots m'échappent de la bouche sans que je puisse les retenir. « Tu l'aimes ? » Je relève difficilement les yeux et le regarde, sans aucune expression. « Je veux dire, tu en es réellement amoureux ? Je te parle pas de sentiment.. Je te parle d'amour. » J'essayais de lui faire comprendre du mieux que je pouvais ma question, comme si j'espérais qu'il m'avoue que non. Égoïstement, j'ai pas envie de le voir amoureux. Pas d'une autre. Pas alors que je ressentais toujours quelque chose pour lui. Je le détestais d'avoir raviver mes sentiments seulement par sa présence. C'était douloureux. Je voulais qu'il s'en veuille d'avoir tourné la page, qu'il s'en veuille de n'avoir jamais su que même après son départ, je continuais de penser à lui. Et même que je me rendais à tout ses concours BMX, tapis dans l'ombre, seulement pour le voir, malgré que pour sa part, il ne désirait plus faire partie de ma vie. « Alors, c'est arrivé. T'as vraiment tourné la page ? » Je me mets à rire devant la triste réalité qui venait de m'éclater en pleine gueule. « Alors je suppose que ça ne sert plus à rien de te cacher la vérité maintenant. Rien n'y changera.. Comment va t'a blessure Conner ? » Je croise les bras contre ma poitrine en reculant, une expression sombre sur le visage. « Est-ce que t'as reçu mes fleurs, pendant ton séjour à l'hôpital ? » C'était les mêmes qu'il m'amenait lorsque j'étais dans le coma, n'avait jamais t'il fait le lien ? Je crois à avoir son regard, qu'il venait de comprendre. Qu'il venait de remettre les pièces du puzzle en place. J'observais tes victoires avec fierté, ne manquant aucun de tes concours. J'étais là, même si tu ne pouvais pas me voir. J'étais là alors que toi non, parce que tu l'avais décidé. « Tu vois, j'ai longtemps pensé que c'était moi le problème, que c'était ma faute si tu m'avais abandonné, même après notre dernière nuit passé ensemble, quand je t'ai supplié de rester. Mais après tout ce temps, j'ai réalisé que j'y étais pour rien. C'est toi qui était pas prêt pour l'amour. Pour mon amour. J'ai grandi dans toute cette histoire, mais je vois que toi t'es resté au même point. C'est triste et je suis désolé pour toi. » Puis je recule, le silence dévorait la cuisine, mais malgré tout, j'arriva à lui faire dos et je remonta à l'étage, comme s'il n'allait pas me poursuivre. Ça ne serait pas la première fois.

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Conner Cox
Conner Cox

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MessageSujet: Re: Quatre mots sur piano ~ [Bunny]   Quatre mots sur piano ~ [Bunny] Icon_minitimeSam 21 Oct - 8:04


Quatre mots sur un piano ~
Bunny




« Tu l'aimes ? »

Pardon? Je sursaute. J'ai l'impression d'avoir pris une douche froide. Ces simples mots résonnent dans ma tête et je met un certain temps à comprendre de quoi elle me parle. Elie. Si Kyle avait été dans la pièce, on se serait assurément tapé un gros fou rire. Bunny semble tétanisée, comme choquée par le fait que j'ai refait ma vie. D'une voix tremblante elle reprend la parole et je me doute qu'elle choisit ses mots avec grand soin. Suis-je vraiment amoureux de la vieille psychopathe qui sert de mère à ma fille? Assurément pas. J'hausse les épaules et répond:

- Je l'aime bien.

Au fond, c'est la vérité, ma vie serait bien plate sans Elie. Je la considère en quelque sorte comme ma meilleure ennemie. Nous nous détestons, mais à la place de nous fuir, nous vivons sous le même toit. Puis j'ai vécu certaines choses avec elle, des souvenirs qui me font rires, à la place de me foutre en rogne. C'est rassurant aussi de raconter mes mésaventures et de voir les gens compatir. Je me doute que ma réponse est vague, que Bunny attendait un oui ou un non, mais je n'ai pas envie qu'elle sache, qu'elle sache que contrairement à elle, je n'ai pas oublié notre passé.

« Alors, c'est arrivé. T'as vraiment tourné la page ? »

Planté face à elle, je déglutis difficilement et laisse place au silence. Je n'aime pas la façon qu'elle à de me dire ça. On dirait que c'est un reproche et franchement, je trouve que c'est gonflé venant de sa part. N'est-ce pas elle qui va se marier? Je tente de comprendre sa réaction et c'est le moment qu'elle choisit pour faire référence à ma blessure. Je fronce les sourcils. Bon sang, mais de quoi elle me parle?

« Est-ce que t'as reçu mes fleurs, pendant ton séjour à l'hôpital ? »

BAM. Coup de fouet. Je suis ramené à plusieurs années en arrière. Lors de mon accident de BMX qui a mis fin à ma carrière. Le même qui m'a conduit dans un fauteuil roulant plusieurs mois. Effectivement, lors de mon séjour à l'hôpital, j'avais reçu des fleurs, des roses bleues plus précisément, les mêmes que j'avais offertes à Bunny lorsqu'elle était dans le coma, mais je fais le rapprochement seulement maintenant. J'ai toujours pensé que c'était Chad qui me les offrait en guise de mauvaise blague, puisque à chacune de ses visites, ce grand con faisait allusion à un fan homosexuel qui passait son temps à venir me voir. La rose bleue, une véritable merde à trouver, mais d'une beauté incomparable. Tel un imbécile, je reste immobile, la bouche grande ouverte et terriblement sèche, là, je dois avouer, je suis à courts de mots.

« Tu vois, j'ai longtemps pensé que c'était moi le problème, que c'était ma faute si tu m'avais abandonné, même après notre dernière nuit passé ensemble, quand je t'ai supplié de rester. Mais après tout ce temps, j'ai réalisé que j'y étais pour rien. C'est toi qui était pas prêt pour l'amour. Pour mon amour. J'ai grandi dans toute cette histoire, mais je vois que toi t'es resté au même point. C'est triste et je suis désolé pour toi. »

J'accuse le coup, la nouvelle me fou littéralement à terre, si bien que je dois me rattraper au comptoir pour ne pas tomber sur les genoux. C'est quoi ce bordel??! Je la regarde avec tristesse, comme pour m'excuser en silence,  car les mots me manquent. M'excuser du mal que je lui ai fait. C'était il y a bien trois ans, Kyle et moi venions de nous embrouiller, la plus grosse dispute des couilles connu à ce jour. Le Barman avait fait ressortir au grand jour une vidéo de la blonde et moi partageant le même lit, à l'époque où celle-ci sortait encore avec mon meilleur ami. Je crois que Kyle aurait pu me pardonner ce dérapage d'adolescence, d'autant plus qu'il s'agissait d'un gros mal entendu. Par contre, ce qu'il n'a pas digéré c'est lorsque je lui ai admis qu'entre-temps j'étais tombé amoureux de Bunny, sa Bunny. Je me souviens encore de la patate qu'il m'a collé ce jour-là. Je vous jure, j'ai cru qu'il me pardonnerait jamais, sauf si je l'oubliais, elle. C'est avec l'intention de lui dire adieu que j'étais allé voir la blonde à la suite de mon engueulade avec Kyle, sauf qu'en l'ayant en face de moi, je n'avais pas eu la force de le faire. J'avais débuté mon discours en mettant mes sentiments à nue et la vérité m'avait frappé: je l'aimais trop pour la quitter au détriment d'un autre. Kyle ou Bunny? Bunny ou Kyle? Nous avions passé la nuit ensemble et j'avais passé plusieurs heures à la regarder dormir à mes côtés. J'en étais finalement arrivé à la conclusion que je n'avais pas à choisir et je suis alors partis, tel un lâche et le bâtard que j'ai toujours été. Je me suis réfugié dans ma profession trop longtemps délaissée, je suis vite remonté sur le podium en faisant la une des grands titres. Enfin, mon succès a vite pris une tournure différente lorsque je me suis violemment cassé la gueule lors d'une compétition, mais là n'est pas la question. Même-ci le jour de mon accident, j'aurais juré voir Bunny dans la foule, je m'étais toujours dit que la blonde ne reviendrait jamais vers moi après ce que je lui avais fait. Sauf que je me trompé complètement et elle vient juste de me e confirmer. Bunny me tourne le dos et commence à se diriger vers l'étage.

- T'as raison.

La blonde s'immobilise dans l'escalier, main posée sur la rambarde. Je monte la rejoindre et attrape son bras, afin qu'elle me regarde en face:

- T'as raison Bunny O'Brien, je suis resté au même point. Je n'ai pas évolué, car sans toi c'est impossible. Mes sentiments n'ont pas changé. Je t'aime. Je crois qu'on fond j'ai toujours été amoureux de toi. Je peux pas faire autrement, t'es tout le temps dans ma tête. Oui, j'ai merdé. Je peux te sortir mille excuses pour justifier ça, mais ça n'excuse rien et ça ne change pas le fait que toi, effectivement tu as mûri et aujourd'hui tu as refait ta vie avec un mec qui n'est pas un trou du cul.

Ma main s'attarde sur son bras, j'ai soudainement envie de l'attirer vers moi et l'embrasser, mais je m'en abstiens. Je baisse les yeux et recule, en me mordant la lèvre inférieure.

- Je crois que je vais y aller...
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